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LES FONDS DOCUMENTAIRES


Se repérer dans les fonds d'archives, savoir comment chercher dans la base de données et trouver les notices documentaires décrivant les documents dont on a besoin.

Pièces à conviction


Que reste-t-il ?
Reste de scellés apposés sur un des objets lié au "suicide involontaire" de Jean Ramondis, dit Torrofabes. Archives municipales de Toulouse, FF 814/3, procédure # 047, du 13 mars 1770.

Portes et coffres fracturés par le voleur, indices matériels laissés par le suspect, effets volés que l'on va saisir chez le recéleur, fausses lettres de change... en toute circonstance, le magistrat appose les scellés.

La justice protège et s'approprie ce qui devient ainsi la pièce à conviction.
Même le corps de l'inconnu trouvé mort au creux d'un chemin ou au coin d'une rue n'y échappe pas : son cadavre est scellé au front à la cire ardente avant d'être ramené à l'hôtel de ville et exposé pour identification.

Le greffe criminel des capitouls regorge ainsi d'objets hétéroclites, d'armes de crime (quelquefois de fortune), de papiers divers, de pièces de vêtements ou simplement de morceaux de tissu.
Quelques-une de ces pièces à conviction sont ensuite glissées dans le sac à procès.

Deux à trois siècles plus tard, ces fragments de vies, de larmes ou de morts s'offrent à nous. Silencieux, ils nous interrogent pourtant et nous émeuvent.

La trace sanglante du crime


...que reste-t-il de nos crimes ?
Meurtre de Cailhol, 1786, contenu de la charge du pistolet fatale. Archives municipales de Toulouse, FF 830 (en cours de classement), procédure du 21 mars 1786. Seulement une charge de pistolet..., neuf pièces extraites de la gorge et de la nuque de l'infortuné Cailhol lors de son autopsie : des fragments de boutons en laiton, une tête de clou, une partie de vis et... une perle de chapelet en verre coloré !

L'honneur bafoué


...que reste-t-il de nos offences ?
"Avis : bordel chez la Dangeville, l'on y fout à tout prix" / trois exemplaires de l'affiche ont été trouvés : devant son logis, au théâtre et à l'église des Pénitents Noirs ; un seul est conservé et joint comme pièce à conviction. Archives municipales de Toulouse, FF 808/6, procédure # 143, du 1er décembre 1764. En lettres moulées, le placard anonyme est affiché bien en évidence devant la porte de la victime de son choix. Il est là pour être vu de tous. Décollé à la hâte et versé à la procédure ; or il y a pourtant peu de chance que l'on arrive un jour à identifier son auteur.

Délaissées, abandonnées


...que reste-t-il de nos amours ?
Lettre d'amour de Pierre Fabre, dit Poirier, à Marie Malber (16 janvier 1711), d'un lot de 8 lettres remises par cette dernière à la justice. Archives municipales de Toulouse, FF 756 (en cours de classement), procédure du 6 juin 1712. La lettre d'amour, précieusement conservée, est alors remise aux magistrats. Elle s'avère une formidable pièce à conviction à charge contre l'amant qui aura délaissé la belle, désormais enceinte et sans aucun secours.

Fracas et accidents de la circulation


...que reste-t-il de nos accrochages ?
Plan des lieux de l'accident arrivé à l'angle des rues Pargaminières et du coin du Sac, indiquant la trajectoire de la charrette et le point d'impact avec la passante. Archives municipales de Toulouse, FF 808/5, procédure # 112, du 31 août 1764. Une charrette mal guidée, un conducteur distrait ou trop pressé, des chevaux emballés, des mules mal embouchées... l'accident guette au coin des rues. On ne compte plus les passants renversés, écrasés, mâchés, pliés, ou traînés sur le pavé. L'issue en est d'ailleurs souvent fatale.