L'image du moi(s)


Chaque mois, petit billet d'humeur et d'humour à partir d'images conservées aux Archives. Forcément décalé !

Image du moi(s) - année 2021


Col de l’Osquich, guetteurs de palombes, Pyrénées-Atlantiques. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84Fi, nc.

décembre 2021


Réveillon (-nous) chez Yan

A défaut de savoir où et avec qui nous allons réveillonner cette année, pourquoi ne pas réveiller votre regard chez Jean Dieuzaide. Avec lui, vous vous lèverez matin pour suivre les chasseurs du col d’Osquich au Pays Basque, vous irez couper du bois avec les carmélites bûcheronnes de Muret, vous affronterez les lutteurs turcs d’Istanbul, vous prendrez votre temps avec un pêcheur contemplatif de Madère, vous mangerez sous le regard des vaches barrosã à Braga, au Portugal, et vous survolerez les vignes du Valais suisse sous la neige.
Mais votre aventure ne se limitera pas à l’espace : vous déambulerez aussi dans le temps, traversant les Trente Glorieuses, de la Libération à la fin des années 1970, et les bouleversements qui ont transformé la société française. Les innovations scientifiques, l’industrialisation et l’urbanisation y côtoyant la vie des campagnes, les marchés de plein vent, les fêtes et cérémonies de la vie quotidienne.
Mais c’est surtout à un voyage vers l’au-delà que nous invite Jean Dieuzaide. Au-delà des événements, au-delà des apparences, pour saisir ce que personne n’a vu, pour révéler la nature profonde de ses sujets, qu’ils soient humains, animaux, végétaux ou minéraux. Quête quasi-spirituelle qui fait de lui un artiste majeur. Si vous le souhaitez, vous pouvez aller passer quelques heures avec cet homme et son œuvre au couvent des Jacobins de Toulouse, jusqu’au 6 mars 2022. Votre regard en sera changé.
 

 

Démonstration de masque à gaz au pavillon de la Défense Passive de la foire de Toulouse, Cours Dillon, octobre 1938, négatif N&B, 12 x 9 cm. Marius Bergé – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi854 (détail)

novembre 2021


L’ennui des masques

S’il fallait y trouver du positif, la pandémie nous aura au moins sensibilisés aux vicissitudes du port quotidien d’un masque. Nous regardons aujourd’hui d’un nouvel œil, teinté d’admiration, ces professionnels de la santé, de l’agroalimentaire, de l’industrie et bien d’autres encore, qui depuis des lustres doivent ainsi s’harnacher. Ils ont connu, bien avant nous, la buée sur les lunettes, les démangeaisons nasales, la sensation d’étouffement, les réactions allergiques cutanées, et j’en oublie.

Il existe cependant des « professions » de niche, dont on a peu parlé, et qui connaissent les inconvénients de la dissimulation faciale. Je veux parler des génies du mal. Prenez par exemple Michael Myers, le « héros » de Halloween : la nuit des masques obligé de cacher son visage derrière une effigie du capitaine Kirk en caoutchouc. Imaginez les problèmes de transpiration. Et Jason, de Vendredi 13, contraint de porter un sac de patates troué puis un masque de hockey, alors qu’il n'est même pas canadien. Je ne parle pas de Leatherface, tout droit sorti de Massacre à la tronçonneuse, arborant un faciès artificiel composé de la peau du visage de ses victimes et des risques de septicémie que cela peu engendrer.

Ces trois figures font-elles partie des déguisements plébiscités par les enfants pour Halloween cette année ? Ce sont des classiques, mais ils semblent concurrencés par des nouveaux arrivants. Un costume de Francis Lalanne a fait, paraît-il son apparition, avec faux cheveux longs et cuissardes non moins longues ; gageons qu’il va en effrayer plus d’un. Car finalement, le déguisement le plus terrifiant de notre époque ne serait-il pas celui d’un anti-vacs non-masqué ? Pas sûr qu’il séduise beaucoup nos bambins…

 

 

 

Travaux d'assainissement - Passage du tunnel vers la rue Valade, 16 février 1982, négatif N&B, 2,4 x 3,6 cm. Direction de la communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi1459.

octobre 2021


Évolution d'octobre

Il est amusant de constater combien notre perception des choses évolue avec le temps. Je me suis longtemps figuré l'arrivée du mois d'octobre comme l'entrée dans un tunnel dont la sortie paraissait incertaine. Héritage probable des années de scolarité où, après un mois de septembre studieux, les vacances de la Toussaint semblaient encore tellement lointaines. Peut-être aussi à cause de la météo d'automne qui nous empêchait de passer des journées entières dehors, à explorer les coins et recoins des quartiers environnants. Le passage à l'heure d'hiver venait achever ce sombre tableau.

Je ne vais pas vous dire que j'attends avec impatience cette période de l'année, mais il faut reconnaître qu'en vieillissant, j'y ai pris goût. Un peu comme ce gratin d'épinards que vous détestiez enfant et que vous avez redécouvert avec plaisir à l'occasion d'un repas et dont vous demandez la recette à vos parents incrédules. Le passage du temps permet ainsi de réévaluer toutes sortes de choses.

Le film A la poursuite d'Octobre Rouge réalisé par John McTiernan en 1990 et adapté du roman de Tom Clancy, raconte l'odyssée d'un sous-marin nucléaire soviétique dont le commandant a décidé de passer à l'Ouest. L'auteur s'est inspiré d'un fait réel qui a eu lieu en novembre 1975 dans le golfe de Riga. Mais sa vision était quelque peu biaisée par le climat de la Guerre Froide. Car, s'il y a bien eu mutinerie à bord d'une frégate russe, l'objectif du meneur était, à l'instar des marins du cuirassé Potemkine, d'initier une nouvelle révolution bolchevique. C'est ce qu'ont permis d'établir les archives ouvertes à la suite de la chute de l'Union soviétique, quelques mois après la sortie du film...