Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...
mars 2024
Verbe intransitif.
Familier. Se baigner, barboter dans l’eau.
C’est un peu ce que me donne envie de faire de faire le thème de ce mois-ci… : me plonger tranquillement dans les profondeurs de notre
base de données, à la recherche d’une nouvelle idée, et remonter incidemment quelques trésors ensevelis du fond de la mare. Tout comme dans le grand classique de Disney, l’inégalable
Merlin l’enchanteur, la grenouille se plaît à taquiner le jeune Arthur, alors transformé en petit poisson pour les besoins de la leçon du jour, voyons un peu ce que nous avons pu remonter dans nos filets, une fois les eaux redevenues calmes : une
carte de visite illustrée, une
photographie qui n’est pas encore numérisée, un
article de presse publié dans un
journal satirique réputé, et si l’on élargit encore un peu le cercle des batraciens concernés, un
roman historique enflammé, à plus d’un titre semble-t-il. Une pêche miraculeuse, en somme.
Une bonne occasion de faire la fête
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février 2024
Pour paraphraser le slogan d'une célèbre marque automobile française à propos d'un de ses modèles phares, on pourrait dire de cette newsletter que c'est «
un sacré numéro ! ». Nous n'en sommes cependant qu'à la 150e édition ; ils nous en manque encore 55 pour tenir véritablement la comparaison. Mais au rythme où vont les choses, on peut raisonnablement espérer y arriver dans cinq ans et vous compter parmi nous dans cette aventure… Alors célébrons dès maintenant les 16 ans d'existence de cette collection de petits billets mensuels (autrefois bimestriels) et réjouissons-nous d'y trouver de quoi titiller notre curiosité.
Quelles que soient vos rubriques préférées, sachez que vous pouvez accéder depuis notre site internet aux
anciens articles parus dans
Arcanes. Il vous suffit de remonter le fil des publications ou de tenter votre chance avec un outil de recherche (comme le raccourci clavier CTRL+F), et tous les contenus inimitables jamais publiés par une joyeuse bande d'hurluberlus adeptes des archives et du patrimoine sont désormais à votre portée :
éditos,
zoom sur,
dans les fonds,
les coulisses,
dans ma rue,
sous les pavés ou
en ligne, tout est là. Vous n'avez plus qu'à vous lancer !
Parlant de çà (et de faire la fête), j'irai bien tester la piste de skating de l'Eldorado, en écoutant jouer l'orchestre… pas vous ? Allez, rendez-vous au 150 (un nombre décidément d'actualité) allées de Barcelone : mettez vos plus beaux atours, chaussez vos plus beaux patins, on n'attend plus que vous !
Good job
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janvier 2024
Saviez-vous qu’au-delà des documents sur papier ou sur parchemin, sur film ou sur plaque de verre, sur calque ou sur tissu, versés par l’administration municipale ou confiés (donnés, vendus, déposés) par des particuliers, des entreprises ou des associations, nous conservons également des témoignages ? Ceux de vraies personnes, que l’on peut même voir bien vivantes, avec leurs expressions, leurs sourires, leurs souvenirs. Elles ont accepté de se raconter en se prêtant au jeu des questions d’une équipe de professionnels, pour conserver et transmettre le mieux possible leurs histoires, leurs mémoires.
Les Archives de Toulouse se sont en effet lancées dans la collecte de témoignages oraux (en 2015 avec
Maurice Prin, ancien conservateur du couvent des Jacobins) puis filmés (dès 2017, avec l’agence d’architectes
Atelier 13, les collaborateurs de
Jean Dieuzaide et l’ancienne usine papetière
JOB). Depuis, de nouvelles campagnes de collecte ont eu lieu : en 2020, sur l’
exil républicain espagnol ; en 2021, sur le
quartier Marengo ; en 2022, sur l’intercommunalité toulousaine.
À chaque fois, des recherches et une préparation minutieuse ont été nécessaires afin de garantir le bon déroulement et la qualité des témoignages. Car il ne s’agit pas juste de raconter des souvenirs : si l’entretien doit être conduit avec empathie et justesse, il faut également que le témoin soit « digne de confiance », que ce qu’il dise soit pertinent et fiable, corroboré par d’autres sources documentaires. C’est ce qu’explique très bien Florence Descamps dans son ouvrage de référence
L’historien, l'archiviste et le magnétophone.
Pour en revenir à JOB, nous disposons désormais de sept témoignages, très complémentaires, qui nous éclairent sur le fonctionnement de l’usine, les luttes syndicales qui ont eu lieu de 1995 à 2001, puis la création de l’Espace Job. Et si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas : c’est par
ici !
À tantôt *
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décembre 2023
Et nous voici donc arrivés à la fin de l’année : l’heure des bilans, parfois des au-revoir, et aussi des nouvelles résolutions pour le nouvel an. Un moment d’introspection peut-être délicat, souvent bienvenu, qui va ensuite nous permettre d’aller plus sereinement de l’avant (en Avent ?). C’est également, j’en ai bien peur, un moment de fatigue assez intense et d’humour au ras des pâquerettes… mais que serait votre lettre d’information préférée sans jeux de mots ni calembours ?
L’année 2023 a été bien remplie, on s’est pas ennuyé. Les
Samedis des Archives ont rencontré un franc succès et l’
exposition sur André Cros a même joué les prolongations. Nous sommes devenus un
lieu de tournage prisé, grâce à quoi nous avons enfin retrouvé notre tête. Une bonne chose de faite !
Mais cette fin du mois de décembre signe aussi le départ de collègues voguant vers de nouveaux horizons (
parisien,
gersois ou, beaucoup plus proche de nous,
métropolitain). Nous leur souhaitons bon vent et bonne continuation.
À toutes et tous, que l’année à venir vous apporte de beaux projets (de notre côté, nous n’en manquons pas) et de belles réussites. Et rendez-vous l’année prochaine (
en ligne ou en
salle de lecture) pour de nouvelles aventures…
______________________
* Pour celles et ceux qui s’interrogent sur le titre de ce billet, il s’agit là d’un clin d’œil à mon patois natal, qui se parle, comme vous l’aurez compris, très loin au nord de la Garonne.
Visiter les Archives
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novembre 2023
Si vous rêvez de venir nous voir (ou plutôt nos magasins d’archives), de descendre dans les sous-sols et de parcourir le réservoir de Périole (en bonne compagnie bien entendu), les occasions sont, il faut bien le reconnaître, assez limitées : hormis lors des
Journées européennes du patrimoine, les visites à destination du grand public sont exceptionnelles. C’est ainsi.
Il existe toutefois une alternative virtuelle, accessible depuis votre canapé (si tant est que vous puissiez de là accéder à notre
base de données). Deux reportages photographiques ont en effet été réalisés en 2016, l’un consacré à notre magnifique
bâtiment, l’autre à notre splendide
équipe, et mis en ligne à disposition de tous. Cela ne remplace évidemment pas une déambulation réelle au milieu des
rayonnages mobiles, ponctuée de grincements de
manivelle et de l’odeur de
vieux papiers, mais cela donne tout de même un bon aperçu de l’endroit mythique que nous occupons…
Vous aurez ainsi l’occasion d’approcher
Neptune, d’observer de près des
jauges de remplissage transformées en lampadaires, de vous extasier sur des tubes à
section carrée (ou bien
ronde), de slalomer au milieu des
meubles à plans, de découvrir des
grappes de sceaux et peut-être même d’entr’apercevoir
un ou
une archiviste au détour d’un couloir.
Alors, n’hésitez plus : attrapez votre plus belle souris et commencez la visite !
Chercher l’intrus
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octobre 2023
Quand on classe des documents d’archives, ou que l’on partage des instruments de recherche en ligne, il est souvent d’usage de regrouper certains éléments entre eux : ceux qui relèvent d’une
même catégorie, ceux qui ont une
thématique commune, ceux qui (pour une raison ou pour une autre) vont bien ensemble. Mais cette méthode, qui a depuis longtemps fait ses preuves, comporte une faille existentielle : que faire des « intrus », de ce qui ne rentre pas dans les cases pré-établies ? C’est là toute la beauté du processus… car, à un moment, si l’on veut être rigoureux, on est bien obligé de faire rentrer des ronds dans des carrés, de trouver des points communs au-delà des différences manifestes. Et c’est aussi cela être archiviste : se détacher du niveau le plus petit pour obtenir la vision d’ensemble, un peu comme entrevoir le motif d’un
puzzle de 5 000 pièces avant de les avoir toutes placées correctement. Un défi de taille.
Dans cet état d’esprit, l’intrus devient souvent la première occurrence d’une nouvelle catégorie, le grain de sable qui vient remettre en question un
plan soigneusement organisé. Il arrive aussi, de temps en temps, que l’intrus reste seul, véritablement exclu de tout regroupement. Et là, c’est un constat d’échec : il faut se rendre à l’évidence, on ne pourra pas l’intégrer discrètement. Il faudra l’affubler d’un petit nom de type «
divers », le placer à la fin de notre plan de classement si réussi par ailleurs, afficher à la face du monde qu’il ne rentre dans aucune des cases que nous avons identifiées.
Et pourtant… même s’il est rassurant de maîtriser le cadre, force est de constater qu’il y a toujours une part d’
inattendu et d’imprévisible dans toute chose. Avoir la souplesse (et la sagesse) de l’accueillir au mieux est une force, qui nous ouvre à de plus grandes
richesses. Le tout est de savoir les voir, un peu comme dans la vie.
Jouer les touristes
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septembre 2023
Il n’est pas certain que la visite des centres d’archives durant la période estivale suscite un engouement touristique aussi grand que celle des
bords de mer, de la
campagne ou de la
montagne, il faut bien le reconnaître. Hormis peut-être pour les mordus de généalogie, qui choisissent leur destination en fonction de l’endroit où leur arrière-grand-papy s’est marié (« parce que, en fait, l’acte de mariage de 1895 est certes intéressant mais ce serait quand même drôlement chouette de retrouver la
maison où il a vécu ») ou qui recherchent un peu de
fraîcheur en période de canicule.
Alors, si vous faîtes partie de ceux qui partent quand la majorité revient, ou que vous souhaitez vous dépayser à moindres frais, n’hésitez pas à nous rendre visite :
sur place ou à emporter (mais en copie uniquement), et même
à distance, l’insolite et l’inattendu sont à votre portée !
En salle de lecture (virtuelle)
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juillet-août 2023
En attendant la réouverture de notre salle de lecture « en dur » (celle qui contient des tables, des chaises et même une banque d’accueil), laissez-vous tenter par notre
base de données en ligne ou salle de lecture virtuelle : vous pourrez y rechercher des documents, peut-être même les consulter sur votre écran et les télécharger, le tout depuis chez vous.
Rien ne remplace évidemment le contact humain et l’accueil personnalisé que nous nous efforçons de vous offrir quand vous venez à notre rencontre. Et pour les recherches les plus complexes, qui ne pourront attendre la réouverture en août, il vaudra peut-être mieux nous envoyer un message, de préférence circonstancié, à
archives@mairie-toulouse.fr : nos équipes, toujours mobilisées malgré la période estivale et la fermeture au public, tenteront d’y répondre le mieux possible et de vous apporter les éléments qui vous sont utiles.
Il n’en reste pas moins que les ressources des Archives de Toulouse disponibles en ligne sont toujours plus nombreuses et, nous y travaillons, plus facilement accessibles. Nous espérons donc qu’elles pourront répondre, au moins en partie, à vos urgences archivistiques de ce mois de juillet.
Plus que centenaires… sans être gâtés
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juin 2023
Si le temps qui passe atténue les douleurs, embellit les souvenirs ou nous rend plus sages (cela reste à prouver), il a également une fâcheuse tendance à abîmer les choses auxquelles on tient. Et les archivistes en sont souvent les témoins. C’est pour cela qu’ils s’échinent à conditionner les documents dans des matériaux adaptés, qu’ils scrutent les courbes de taux d’humidité ou de température, qu’ils surveillent les manipulations en salle de lecture, ou qu’ils s’inquiètent du nombre d’heures d’exposition à la lumière de telle ou telle gravure. Ils savent que le temps peut être un allié précieux ou un ennemi redoutable.
Et pour contrer ses effets néfastes, ils ont une arme (de moins en moins) secrète : la numérisation ! C’est ainsi que tous les ans de nombreux documents sont envoyés chez un prestataire agréé pour y être photographiés sous leur meilleur profil. À leur retour, ils sont à la fois exposés aux yeux de tous sur notre
base de données, mis en vitrine virtuellement pour montrer combien ils sont beaux et intéressants, mais également soigneusement rangés sur leurs tablettes respectives, obtenant alors un repos bien mérité.
C’est ce qui vient de se produire pour les registres d’état civil de 1921. Ils sont désormais numérisés et accessibles
en ligne. Nous avons même profité de l’occasion pour « relooker » la page qui leur est dédiée. N’hésitez pas à aller les admirer de (très) près : ils n’attendent plus que vous.
Cinq fruits et légumes…
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mai 2023
Ou pas. Si comme moi (et peut-être aussi Henri, au vu de sa grimace), l’injonction à vous sustenter de végétaux un certain nombre de fois dans votre journée vous agace, passez votre chemin. Car cette chronique vous fera croiser une
pomme, des noix, une pêche, des fraises et du raisin, une
poire, une
cerise et, bien sûr, un
ananas. De quoi faire une belle
salade…
Si, toutefois, une nourriture plus métaphorique vous tente, alors n’hésitez pas : venez picorer dans notre
base de données en ligne et y grappiller des informations en tout genre ! Ressources généalogiques, permis de construire, délibérations du conseil municipal, procédures criminelles du XVIIIe siècle, et bien d’autres documents d’archives vous y attendent. Leur accessibilité, continuellement améliorée, est le fruit du travail de notre équipe d’archivistes. Et on espère que la récolte sera bonne…
Enfin, pour vous mettre l’eau à la bouche, nous ne pouvons résister à la tentation de vous présenter notre
dernier projet : la mise à disposition de la correspondance de la Marquise de Livry et de la Présidente Dubourg (ou comment deux dames du monde échangent potins et nouvelles sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI). Un premier niveau d’accès aux lettres, par année, est désormais possible ; un second niveau, encore plus précis, sera quant à lui développé dans les mois à venir. Affaire à suivre…
Disque d’or
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avril 2023
C’est l'
histoire d’un groupe de musiciens tarnais des années 80, dont le nom ressemblait à l’origine à celui d'un
méchant des films de James Bond (vous savez, celui qui veut cambrioler Fort Knox), et qui, une fois raccourci, gagna en succès et se rêva « un peu
plus près des étoiles » :
Gold. Un nom sacrément prédestiné pour obtenir un disque d’or… célébré (avec modération néanmoins) en compagnie du maire de Toulouse
Dominique Baudis dans le salon rouge du Capitole.
On ne sait pas si à cette occasion le maire et les musiciens évoquèrent la capitale du Liban chère au cœur de l’édile toulousain, mais on ne peut s'empêcher de remarquer que c'est cette même année que sortit «
Ville de Lumière » en hommage à Beyrouth, meurtrie par la guerre civile.
Et c'est à Toulouse, dans le mythique studio Condorcet, situé à l’époque rue Matabiau puis avenue de Lyon, aujourd’hui
disparu, que le groupe enregistra son deuxième album et certains de ses plus grands tubes, comme «
Capitaine abandonné » ou «
Laissez-nous chanter ».
Nostalgie d'une époque où les coupes mulets et le Top 50 rythmaient le quotidien… et, petite
dédicace à notre collègue brésilienne dont le rire est bien souvent contagieux.
Se jeter à l’eau
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mars 2023
À l’heure où le réchauffement climatique nous rattrape inexorablement, laissant les nappes phréatiques et les
rivières désespérément basses à l’arrivée du printemps, il est pourtant une activité qui délasse autant qu’elle muscle, qui se joue entre les lignes ou en eau libre, qui évoque l’été tout en usant de
bassins nordiques : la
natation. Traditionnelle, artistique (autrefois
synchronisée), avec ou sans (mono)
palmes ou bonnets, en équipes (de
water-polo, à défaut d’aqua-poney), elle peut s’exercer à tout âge, en mer, en rivière ou en piscine. De quoi trouver le moyen de se
jeter à l’eau…
février 2023
Autant vous le dire tout de suite, dans cette chronique, il ne s’agira ni de
métavers, ni de
multivers, ni même de couture, de tennis ou de poésie... Non, c’est bien de
sigillographie dont nous allons parler : de sceaux, de bulles, de cire, de plomb, de moulages, de doubles ou simples queues. Car saviez-vous que les Archives de Toulouse conservent près de 630 sceaux, tous décrits dans notre
base de données ? Parmi lesquels deux
bullespapales ou molybdobulles ?
Pour chaque sceau, une notice détaillée vous informe du nom du
sigillant, de la date et de la nature de l’acte sur lequel il est apposé et des annonces, si elles subsistent. Puis vient la description de ce qu'on nomme
avers (c’est-à-dire le côté qui recueille l’empreinte du sceau principal) et de son
revers (autrement dit l’autre côté, celui qui reçoit l’empreinte du contre-sceau éventuel), car les sceaux voyagent souvent par paires… On y trouve des informations liées aux formes, aux dimensions, aux matières et aux couleurs des différents éléments qui le composent (comme la cire ou le mode des attaches), son type (institutionnel, royal, personnel ou ecclésiastique) et ce qu’il représente.
Et si ces collections, pourtant très riches, sont souvent méconnues, elles font toutefois l’objet d’études très poussées. Une base de données nationale,
Sigilla, a même été élaborée par plusieurs chercheurs en histoire médiévale, en histoire de l’art et en emblématique. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à y faire un saut… !