ARCANES, la lettre

Les coulisses


Chaque mois, les Archives présentent dans la rubrique "les coulisses" ce que vous ignorez surement du fonctionnement des Archives. Retrouvez ici une petite compilation de tous ces articles.

LES COULISSES


Moulage du premier grand sceau de Philippe Auguste [PHILIPPVS*DI*GRA* / FRANCORVM*REX*]. Archives Nationales, J 168 n° 3.

L’histoire des Archives


Étymologiquement, le mot « archives » désigne à la fois le bâtiment qui conserve les archives (dérivé de archaïon, résidence des archontes) et les documents en eux-mêmes (archaïa « choses très anciennes »)1. Ce double sens est repris par Jacques Derrida pour qui l’archive (notez le singulier), venant de arké, est à la fois le commencement et le commandement. 

L’institution des archives serait, elle, née en 1194 lorsque Philippe Auguste, défait par Richard Coeur de Lion, perd ses archives à la bataille de Fréteval. Le roi de France, qui selon la coutume se déplaçait avec ses archives, se retrouve alors sans les titres justificatifs de son pouvoir – sceau, registres du fisc, lettres – soit les documents par lesquels les habitants de Normandie se reconnaissent vassaux. Il est donc en difficulté pour prélever l’impôt. A son retour à Paris, Philippe Auguste fait reconstituer ses archives et décide qu’elles ne le suivront plus dans ses déplacements.

Cet événement est présenté comme fondateur dans l’histoire des archives en France, parce qu’en décidant de sédentariser ses archives, Philippe Auguste donne naissance au Trésor des chartes. Les travaux des archivistes paléographes, Yann Potin et Olivier Guyotjeannin, montrent que cet événement relève de la légende dans le but de justifier l’absence d’assise documentaire de la dynastie capétienne. La rédaction du premier cartulaire de Philippe Auguste commence en effet en 1205.

Cependant, sous le règne de Philippe Auguste, les pratiques archivistiques ont bien évolué. La conservation des documents qui fondent les droits du roi sur son royaume devient plus systématique. Et c’est finalement vers 1230 que le palais royal de Paris devient le lieu unique de conservation des Archives.

1. Trésor de la langue française - ARCHIVES : Etymologie de ARCHIVES (cnrtl.fr)

Toulouse. Février 2024. Vue de la partie sud-est du chantier d'imperméabilisation des toitures végétalisées du bâtiment des Archives municipales. Clara Javierre, Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num_nc.

Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille !


mars 2024

D'importants travaux de rénovation de l'étanchéité de la toiture végétalisée des Archives ont commencé en début d'année, donnant lieu à un ballet de benne, pelleteuse, terre et chalumeau. D'ici l'été, la toiture sera comme neuve et le réservoir de mémoire préservé de tout risque d’infiltrations. Mais quel est le protocole en cas de sinistre ? Les archives, comme pour le risque incendie, ont mis en place un plan de traitement des documents qui seraient mouillés du fait d’infiltrations d’eau voire d’inondations.

Équipés de leur pull marine, les archivistes procéderaient ainsi :  
• évacuation des documents pour mise en séchage,
• identification par une étiquette indiquant leur cote,
• étalement des dossiers sur de grandes tables
• et pose de papier absorbant entre leurs pages.

 

Une semaine plus tard, lorsque le risque de moisissure est écarté, les documents secs sont reconditionnés et réintégrés dans les magasins d'archives. Si nécessaire il faudrait recourir à la congélation, solution inévitable lorsque des documents sont détrempés. Dans ce cas-là, les archivistes lutteraient contre le temps car ils n'auraient que 48h pour faire congeler les archives, qui seront ensuite séchées par lyophilisation.

Acte manuscrit sur parchemin. Cliché Clara Javierre - Mairie de Toulouse, Archives municipales, Z non coté.

Faites attention à vos archives !


février 2024

Ce mois-ci, nous fêtons notre 150e numéro d'Arcanes. L'occasion pour nous de vous parler de VOS archives ! En effet, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel, nous produisons tous des archives, mais si vous souhaitez un jour nous les confier, il est important de veiller à leur bonne conservation.
Il arrive ainsi que certains documents soient entreposés dans des garages, des caves ou des greniers, où menacent infiltrations d'eau, rongeurs et moisissures. Dans ces conditions, leur pérennité n’est pas assurée. L’état de conservation de vos archives est un critère important de décision pour leur prise en charge par nos services. En cas de dégradation, une restauration peut parfois être envisagée mais demande alors beaucoup de temps et d'investissements.

Si toutes ces questions vous préoccupent, notre archiviste des fonds privés est là pour vous conseiller. Comment stocker au mieux ses archives ? Quel matériel de conditionnement utiliser ? Et même, quels documents conserver ? Vous pouvez retrouver son adresse mail directement sur le site des Archives municipales ou bien appeler directement l'accueil qui vous dirigera vers elle.
Alors, pour que la fête soit plus belle, faites attention à vos archives !

Calendrier publicitaire pour la fabrique de papier à cigarettes JOB, représentant une jeune femme blonde en buste, de trois-quart, vêtue d'une jaquette rouge, fumant une cigarette, 1915. Gabriel Hervé (peintre) et Bernard Sirven (éditeur) - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 20Fi1276.

Dans les petits papiers de Job


janvier 2024
Ce mois-ci, pour faire le job, nous allons vous parler des archives privées puis plus précisément du fonds Job.

Les archives privées sont constituées de toutes les archives entrées « par voie extraordinaire » dans notre service. C’est-à-dire qu’elles sont dites « privées » dès lors qu’elles ne sont pas produites ou reçues par un agent public, ici un agent de la mairie de Toulouse. Ainsi, nous retrouvons les archives d’entreprises, d’associations, ou encore de familles toulousaines.

Les modes d’entrée sont variés :
• il est possible de nous donner ses archives : dans ce cas, un transfert de propriété est opéré ;
• il est aussi possible de déposer ses archives : dans ce cas, le déposant garde la propriété de ses documents ; en revanche, il s’agit d’un mode de moins en moins utilisé par les archivistes ;
• vous pouvez aussi nous vendre vos archives ou bien nous les léguer !
Que de choix s’offrent à vous !

Voici un petit exemple des fonds privés que nous pouvons conserver chez nous. 
Le fonds Job est acquis par les Archives municipales de Toulouse en 2003.
Née de l’idée du boulanger perpignanais Jean Bardou (1799-1852) de créer un petit livret contenant des feuilles prédécoupées qui permettent de rouler des cigarettes, la société Job est créée en 1903, par les familles Bardou et Pauilhac, et s’installe à Toulouse. Sa forte croissance nécessite rapidement la construction d’une nouvelle usine édifiée dans le quartier des Sept Deniers entre 1929 et 1931. Construit sur les plans de l’architecte Pierre Thuriès, le bâtiment principal se veut résolument moderne avec des lignes et des balcons filants, évoquant un immense paquebot. Se développant sur une superficie de 4,7 hectares, l’entreprise fabrique principalement du papier destiné à la mise en cahier du papier à cigarettes. 
Tout au long du 20e siècle, la société Job rayonne tant sur le plan national qu’international avec de nombreuses filiales. Dans les années 1980, les propriétaires décident de la vendre à l’industriel Vincent Bolloré qui ne garde que l’usine des Sept Deniers et celle de Perpignan (qui conditionne les livrets cartonnés). En 2000, l’entreprise est mise en cessation de paiement et s’oriente vers la liquidation judiciaire. Alors que débutent des travaux de démolition en 2003 et en 2005, le « Paquebot » est racheté par la mairie de Toulouse afin d’éviter la destruction de ce bâtiment emblématique d’une entreprise toulousaine majeure du 20e siècle. Le fonds acheté par les Archives est en grande partie composé des archives « récentes » de l’entreprise, et surtout de sa comptabilité.
L’accès à ces documents est simple comme bonjour : vous parcourez l’ inventaire en ligne depuis chez vous, puis une fois votre choix fait, il ne vous reste qu’à venir consulter ces archives en salle de lecture.

Et voilà, Job done ! 
Ceci n'est pas une légende.

Total Recall


décembre 2023
En 2048, dans le voyage au centre de la mémoire proposé par Paul Verhoeven, adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick, des souvenirs factices sont implantés aux clients volontaires de la société Rekall. La promesse n'est cependant pas à la hauteur. Gardons le suspens et n'en disons pas plus. Tournée il y a plus de trente ans, cette fiction questionne tant la mémoire (peut-on travestir des souvenirs ?) que la perte de réalité et le rapport au virtuel. 
Pas de falsification en vue dans les services d'archives ! Le code de déontologie des archivistes précise bien que « les archi­vis­tes main­tien­nent l'inté­grité des archi­ves et garantis­sent ainsi qu'elles cons­ti­tuent un témoi­gnage du passé dura­ble et digne de foi ». Les services d'archives sont ainsi les gardiens d'une mémoire collective. Ils assurent aux citoyens l'accès aux traces des décisions et comme le rappelle le Conseil international des Archives (CIA), le droit des peuples à connaître leur histoire.
Pour autant, toutes les informations consignées dans les documents précieusement conservés ne sont pas forcément vraies. C'est donc au chercheur d'interroger les documents, de les comparer, de les analyser pour ainsi écrire l'histoire.
« L'histoire est un roman qui a été ; le roman est de l'histoire qui aurait pu être »
Visite dans les entrailles de l’ancien réservoir d’eau de Périole en 1992, avant leur réhabilitation en dépôt d’archives pour la ville. Tirage photo N&B 18 x 24. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 2Fi1368.

Accès restreint


novembre 2023
Pour approcher les fonds d’archives conservés aux Archives municipales, il faut attendre les jours d’ouverture exceptionnelle des magasins. Ceux-ci sont en effet inaccessibles aux personnes externes au service. La raison ? Assurer la bonne conservation des documents, éviter les dégradations et les vols. C’est aussi l’explication au fait que les documents d’archives ne sont pas disponible en accès libre. Le public, appelé lecteur dans les salles de consultation, est invité à commander les documents qu’il souhaite consulter aux présidents de salle de lecture (les archivistes) puis à attendre que les documents lui soient livrés. 
Au moins une fois par an, pour les journées du Patrimoine, les Archives municipales ouvrent les portes de leurs coulisses et dévoilent leurs trésors. C’est alors l’occasion de déambuler au cœur d’un réservoir d’eau construit en 1892. Rendez-vous en septembre prochain pour en savoir plus !
Correspondance de la marquise de Livry à la présidente Dubourg. Atelier du samedi 4 novembre (9h30-12h30). Venez découvrir plusieurs centaines de lettres écrites depuis Paris, Versailles et Soisy, et reçues à Toulouse ou Rochemontès entre 1763 et 1792. Deux femmes de la meilleure société, deux amies qui échangent sur leur quotidien, mais aussi celui de la cour, et qui traitent des petites comme des grandes affaires du royaume.

Qui va là ?


octobre 2023

Les archivistes sont tellement passionnés par leur métier qu'ils n'hésitent pas à proposer des activités hors-norme, le soir ou bien le week-end.

Il y a bien sûr les populaires Journées Européennes du Patrimoine qui, tous les ans, en septembre, permettent au public de visiter les mystérieux sous-sols des Archives et de participer à divers ateliers.

Les Samedis des Archives vivent leur 2e saison. Ces rencontres organisées chaque premier samedi du mois sont ouvertes à tous et invitent les participants à découvrir, à toucher et aussi à travailler de manière souvent ludique avec des documents d'archives.
La programmation est variée, et chacun peut y trouver son bonheur. Elle permet aux uns de se frotter à des affaires criminelles d'Ancien Régime, aux autres de se plonger dans la correspondance échangée durant la seconde moitié du 18e siècle entre la présidente Dubourg et la marquise de Livry. On est même invité à faire un bond dans le temps en choisissant de participer aux ateliers de "dépoussiérage numérique" (on n'en dit pas plus pour vous tenir en haleine). Last but not least, l'image est aussi à l'honneur, en particulier sous le prisme du fonds photographique de Marius Bergé, qui donne lieu à des ateliers sous forme d'un véritable rallye-enquête dans Toulouse entre les deux guerres.

Les Archives passent au noir est le fruit d’un partenariat entre les Archives municipales et le festival Toulouse Polars du Sud. Cette union heureuse a permis d’organiser quatre rencontres durant la première semaine d'octobre. Un public friand de littérature policière s'y est pressé et s'est trouvé confronté aux pièces d'un procès pour cas de meurtre. Durant trois soirées et une matinée, les participants ont été projetés en août 1744 sur le pont Neuf, où gisait le corps inanimé du jeune Ducos, percé d'un coup de baïonnette au flanc gauche. Après une lecture – souvent ardue – des archives du procès (descente sur les lieux, autopsie et certains témoignages), tous ont su pointer du doigt le meurtrier, sans pourtant que son nom apparaisse jamais dans les documents conservés, et que seule la victime, dans un dernier souffle de vie, nommait énigmatiquement : "Qui va là".
Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine édition du festival en octobre 2024.

Les Masterclass viennent compléter ces activités. Après le succès des trois galops d'essai du printemps dernier, ces séances deviennent depuis la rentrée universitaire un rendez-vous régulier (chaque troisième samedi du mois). Elles sont exclusivement réservées aux universitaires, qu'ils soient chercheurs confirmés ou jeunes étudiants.
Historiens de l'art ou du droit, historiens tout court, étudiants en architecture, en musicologie, et autres encore s'y retrouvent pour étudier les sources qui nourrissent et enrichissent leurs sujets de recherche. On vient en solo, en duo, en trio… On y travaille certes, mais aussi on échange, on questionne, on partage ses doutes comme ses trouvailles.

Alors, la prochaine fois que vous pousserez la porte des Archives municipales pendant les horaires officiels d'ouverture, ouvrez bien les yeux : une ou plusieurs affiches vous inviteront à y revenir différemment en soirée ou bien le temps d'un samedi.
Plus simple encore : consultez régulièrement en ligne notre espace presse.

La Gazette des archives, n°49, 1965. pp. 41-48 (L'archiviste et le tourisme - Persée (persee.fr), crédit Association des Archivistes français (AAF).

« C’est en chartiste que l’archiviste doit s’intéresser au tourisme »


septembre 2023

L’article publié en 1965 dans la Gazette des archives - « L’archiviste et le tourisme » - ne pouvait échapper à Arcanes de septembre !
Jacques Levron, conservateur en chef directeur des services d’archives de Seine-et-Oise, y conte qu’en 1951 une circulaire de la direction des Archives de France invite les préfets à nommer un archiviste dans les commissions consultatives de tourisme nouvellement créées. L’argument est simple : « Ce fonctionnaire connaît parfaitement l'histoire du département où il réside, ses richesses archéologiques, folkloriques et plus généralement toutes ses ressources culturelles. Il peut donc fournir d'utiles indications pour la mise en valeur de telle ou telle partie du département, pour l'organisation des visites guidées des villes ou des sites les plus importants, pour la mise sur pied d'un programme de conférences sur l'histoire monumentale ou littéraire de la région... »
Jacques Levron évoque ensuite le rôle de conseiller que peut jouer l’archiviste dans toutes les structures liées au tourisme, à commencer par les syndicats d’initiatives créés à la fin du XIXe siècle. Il saisit l’occasion pour mettre en garde ses collègues : il ne devrait pas accepter de poste de direction de tels organismes, autant pour des raisons d’incompatibilité entre cette fonction et le statut de fonctionnaire, que parce qu’ « elle exige des loisirs et chacun sait qu'en province, depuis quelques années, les directeurs des services d'archives n'en disposent guère ».
C’est sur un ton tout aussi sérieux qu’il rappelle à la fin de son article la « vocation fondamentale d’administrateur et d’érudit des directeurs de service d’archives » : « l'archiviste a d'abord pour mission, selon les termes mêmes du Règlement de 1921, de recueillir et de classer les documents, de rédiger les inventaires et les répertoires, de faire connaître les richesses dont il a la garde ». S’il est « parfaitement qualifié pour apporter aux organismes touristiques un concours apprécié (…) il doit le faire en restant dans la perspective de son rôle traditionnel. Il doit surtout n'y consacrer qu'une part raisonnable de son temps. C'est en chartiste que l'archiviste doit s'intéresser au tourisme. Et, en fin de compte, il n'en servira que mieux les intérêts de celui-ci. »

L’archiviste n’a pas le temps d’être un touriste de l’histoire !

Agent des Archives en salle de lecture, 26 mai 2016. Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/81

En salle de lecture


juillet-août 2023

Les Archives municipales de Toulouse étant fermées au mois de juillet pour des travaux de mise en accessibilité du bâtiment, il nous paraissait important de vous parler d’un lieu emblématique de notre métier : la salle de lecture. C’est l’espace qui vous accueille et dans lequel vous pouvez consulter les archives.
Habituellement, la salle de lecture est ouverte de 9 heures à 13 heures du lundi au vendredi. Vous pouvez y venir gratuitement, simplement en présentant un document d’identité à l’agent d’accueil.
Aux Archives municipales de Toulouse, nous, les agents, nous partageons la gestion de la salle en fonction de nos emplois du temps. A deux par matinée, nous sommes chargés de vous communiquer les documents que vous souhaitez consulter. La plupart du temps, nous vous aidons à rechercher LE document dont vous avez besoin, que ce soit pour vos recherches personnelles, administratives ou universitaires.
Une fois ce document identifié, nous entrons sa cote (son identification) dans notre logiciel afin de pouvoir aller le chercher dans nos magasins. Ensuite, nous vous le remontons et vous pouvez le consulter. Mais pour cela, de nombreuses règles sont à respecter afin que nos documents puissent être bien conservés sur le long terme. Sont ainsi prohibés dans cette enceinte stylos, boissons et nourriture. Mais ne vous inquiétez pas, la salle n’est pas sale… elle est même nettoyée tous les jours pour éviter toute poussière ou autre.
Alors, venez nous voir dès le mois d’août !

Contact

Logo du Conseil international des Archives, CIA, kit média (https://www.ica.org/fr/kit-media-75ansica).

Gâtez le CIA, il a 75 ans !


juin 2023

Dans un murmure, chaque début juin, se déroule la semaine internationale des Archives.
Le 9 juin 1948, le Conseil international des Archives (CIA) est créé sous l’égide de l’UNESCO. Il « rassemble les institutions d'archives et les professionnels à travers le monde pour défendre la gestion efficace des archives et la protection matérielle du patrimoine écrit, pour produire des normes reconnues et de bonnes pratiques et pour encourager le dialogue, les échanges et la transmission de ces connaissances au-delà des frontières nationales » *.
Depuis 2007, le 9 juin est la date choisie pour célébrer les archives. Désormais, pendant toute une semaine, les archivistes de tous les continents unissent leur voix pour expliquer au public que les archives et archivistes « jouent un rôle important dans les domaines de la responsabilité, de la transparence, de la démocratie, du patrimoine, de la mémoire et de la société » *. Les archives représentent une richesse sans équivalent. Témoins des événements passés, elles restent fragiles et vulnérables. A la veille de cette semaine de fête, dans le climat de tension que connaît actuellement le Sénégal, les archives de l’université de Dakar ont été incendiées. Ailleurs, des archivistes ont été enlevés et séquestrés, paralysant le fonctionnement des Archives nationales et de l’état civil.

Cette année, juin est l’occasion de célébrer les 75 ans du Conseil international des Archives. #Archives unies #RenforcerLesArchives.

International Council on Archives 

Foire de Toulouse, 1930, détails, Mairie de Toulouse, Archives municipales, cote 1Fi1761.

Raconter des salades ?


mai 2023

Parce qu’elles ont le pouvoir de transformer le temps en mémoire et le passé en histoire, les archives sont au cœur d’interrogations philosophiques, comme celles de Serge Margel et ses archives fantômes1, ou psychanalytiques avec Derrida et son mal d’Archives2. Quel rapport les archives entretiennent-elle à réalité, à l’inconscient ?
«  L’archive, si ce mot ou cette figure se stabilisent en quelque signification, ce ne sera jamais la mémoire ni l’anamnèse en leur expérience spontanée, vivante et intérieure. Bien au contraire : l’archive a lieu au lieu de défaillance originaire et structurelle de ladite mémoire3 ».

L’archive est une trace, une preuve. « Son contenu est l’expression d’un fait, d’un projet, d’une requête, d’une décision et est indissociable de ce fait, de ce projet, de cette requête, de cette décision. C’est pourquoi la première lecture que l’on fait de l’archive doit intégrer les motifs de son élaboration, c’est-à-dire la poursuite d’une action donnée et le contexte dans lequel elle prend place. (…) L’archive a vocation à servir de preuve à l’action qu’elle supporte. (…) C’est ainsi que les archives constituent la source de l’Histoire par excellence4. »
Alors, les archives ne racontent pas de salade ? A priori non… Ou si l’intention de l’auteur est d’en raconter. Les archives pourront toujours être utilisées comme source pour construire un discours ou servir d’illustration à un propos, indépendamment de l’action dont le document témoigne. Des chercheurs peu scrupuleux pourront toujours détourner un discours.

Et lorsque Arcanes vous parlera de légume, il sera temps de vérifier que la constitution des fonds d’archives n’est pas le fruit du hasard.

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1 - Serge Margel, Les Archives fantômes, Paris, Nouvelles éditions Lignes, 2013 (LES ARCHIVES FANTÔMES - Serge Margel - Éditions Lignes (editions-lignes.com))
2 - Jacques Derrida, Mal d’archives : une impression freudienne, Paris, Galilée, 1995.
3 - Id, op. cit.
4 - Maire-Anne Chabin, Je pense, donc j’archive, Paris, L’harmattan, 1999 (Je pense.... Chapitre 2 - Tout est archive - Le blog de Marie-Anne Chabin (marieannechabin.fr).

Message promotionnel de Louis Bazerque, maire de Toulouse, 1971. Pochette de l'enregistrement gravé sur disque vinyle. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 5AV3.

Disques noirs


avril 2023
Parmi les fonds singuliers des Archives municipales se trouve une collection de vinyles pour le moins hétéroclite.
Vous pouvez passer du « tam tam de la colère » (enregistrement réalisé lors du conflit de Sud aviation en 1963), à l’ Eglise en fête chantée par Gérard Rey accompagné de la paroisse de Blagnac, pour terminer votre écoute par la lecture de la profession de foi de Louis Bazerque, maire de Toulouse, candidat à sa réélection en 1971 sous le slogan « promotion, permanence, Toulouse ». D’autres voyages sonores sont possibles : découvrez-les en consultant les fonds d’archives audiovisuelles publiques et privées.
Pas de précipitation ! Le disque vinyle, apparu dans les années 1950, est un des supports d’enregistrement sonore les plus stables. Ses ennemis, les ultraviolets et la chaleur. Ils provoquent une dégradation chimique du chlorure de polyvinyle qui le constitue. Si le vinyle est résistant, il convient cependant de le manipuler avec précaution pour éviter les rayures. Petit conseil pour les collectionneurs, les vinyles se conservent à la verticale. Si vous les empilez, vous risquez de les déformer et de les voiler.
Angelots sous la glace, fontaine place Olivier, quartier St-Cyprien. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi11628.

Frozen : les archives papier sauvées des eaux


mars 2023

Au mois de novembre dernier, l’un de nos locaux a subi un dégât des eaux. Grâce aux mesures de conservation préventive mises en place, notamment une bonne aération du local et le positionnement des boîtes d’archives à plus de 10 cm. du sol, les dommages ont été de faible importance et les documents, après quelques semaines de séchage et de mise en quarantaine, sont à présent hors de danger. Malgré ces mesures de prévention, conserver des documents sur le long terme n’est pas une mince affaire et le risque d’inondation existe, quelle qu’en soit la cause. Pour cette raison, un archiviste doit connaître les mesures d’urgence à adopter face à un local d’archives inondé. Parmi ces dernières, la congélation est une méthode conseillée dès qu’elle est financièrement et techniquement possible.

Lorsque les documents papier sont détrempés, ils peuvent subir un gonflement, des déformations, leur encre peut couler ou pâlir jusqu’à devenir illisible. L’humidité ambiante devient en outre un terrain propice aux moisissures. La congélation est alors le meilleur moyen de stopper cette dégradation, le temps de réfléchir aux solutions de restauration les plus appropriées. Les documents sont placés dans des sacs en plastique – polyéthylène ou polypropylène – par petits paquets placés à une température inférieure à – 20°C, si possible dans un congélateur industriel. L’idée est de faire en sorte que toutes les épaisseurs soient congelées le plus rapidement possible. Dans un second temps, ils sont lyophilisés, c’est-à-dire déshydratés pour retrouver leur état d’origine.

Malheureusement, ce procédé ne répare pas les dommages que le document a déjà subi avant la congélation, comme la dilution des encres, raison pour laquelle il faut agir au plus vite. De plus, la lyophilisation n’est pas sans danger, notamment pour les reliures en cuir, qu’elle peut raidir de manière irréversible. De même, il n’est pas recommandé de congeler  les parchemins et les sceaux, pour lesquels le séchage à l’air libre reste la meilleure solution.

Service Traitement de l’information de la Ville de Toulouse en 1973. Direction de la communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi530/7.

Les archives numériques, des archives vertes ?


février 2023

Le numérique n’est pas écolo. Si c’est déjà une évidence pour vous, c’est un très bon début. Tout est fait pour nous renvoyer une image légère et inoffensive du numérique : on parle de données « immatérielles », stockées dans un « nuage » – cloud – et de la fin de la consommation du papier. Pourtant, l’impact environnemental du numérique est incontestable : 4% à lui seul des émissions de gaz à effet de serre, 5 fois plus gourmand en ressources naturelles que le parc automobile français, en constante augmentation1. Cela étant dit, la dématérialisation, si elle est raisonnée, a toute sa place dans une démarche de développement durable.
À l’heure où le télétravail augmente le besoin d’accéder à des informations à distance et le volume de données produites, le records management (ou gestion des documents engageants) et l’archivage numérique sont essentiels pour mettre en place une gestion des données efficace. Ainsi, l’accès aux données est facilité et leur volume limité (on ne conserve que ce qui est utile, le temps pendant lequel c’est nécessaire).
Les Archives municipales accompagnent les producteurs de données dans la mise en place d’une véritable politique de maîtrise de l’information numérique et participent ainsi à la réduction l’empreinte carbone.

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1 - C. Jost et B. Texier, « L’écologie numérique : infographie, chiffres-clés et conseils pour une dématérialisation plus verte », Archimag, 27 janvier 2023, en ligne (consulté le 06/02/2023).

Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Bouts de fantômes


janvier 2023
Pourriez-vous croiser Belphégor aux archives ? Le fantôme échappé de l’Opéra ? Peut-être pas, mais un fantôme, certainement !
Si vous demandez à consulter des archives dans une salle de lecture, l’archiviste enregistre votre demande dans un… fantôme. Il va ensuite en magasin d’archives déposer la moitié de ce fantôme à la place des documents que vous avez commandés. L’autre moitié suit les documents. Elle vous est présentée en salle de lecture pour que vous y apposiez une signature. La communication des archives est ainsi consignée. Quand les documents retrouvent leur place, les deux moitiés du fantôme sont réunies, signe que les documents n’ont été ni volés, ni perdus.
Aux Archives municipales, les fantômes sont donc en papier.
La montée des eaux, Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Quand les siphons débordent


décembre 2022

Parfois les siphons s’obstruent et débordent. C’est ainsi qu'à la suite d'une panne de pompe de relevage d’un local situé sous le niveau de la Garonne, les archives de la Métropole se sont retrouvées à l’eau.

Intervention d’urgence : relevé d’hygrométrie, surveillance du niveau de l’eau qui va et vient. Trop longtemps exposées à l’humidité, les documents ont dû être évacués vers le site historique des Archives municipales, l'ancien réservoir d’eau de Périole. Le risque  de moisissure était trop important. Plus d’une semaine a été nécessaire pour que l’ensemble des 800 mètres linéaires arrive à bon port !

Les archivistes ont ensuite changé de casquette pour se pencher sur la rénovation des rayonnages roulants. Ceux-ci sont en effet surélevés sur les planches de contreplaqué sous lesquelles l’eau s’est engouffrée. Désastre ! La moisissure n’a pas gagné les archives, mais le sol du rayonnage.

Et pendant ce temps-là, les archivistes fuient vers d’autres horizons, plus au sec !

Inauguration de la Foire exposition, stand de la mairie, avril 1989. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi4742.

Entrevue avec un geek...


novembre 2022

…Commence le cérémonial des présentations jusqu’à ce qu’il me demande la nature de mon métier, question à laquelle je réponds un timide « archiviste », rentrant un peu la tête dans les épaules par réflexe, attendant une réaction peu obligeante malheureusement trop habituelle, à cause d’une ignorance indéfectible et presque volontaire de ce métier.
« Woah ! », qu’il fait.
Étonnée, je répète un peu plus fort : « archi-viste… ».
Il poursuit : « Archiviste ! Le gardien de la mémoire ! ».
Je rougis, mais parviens à rester digne. « Euh oui voilà ».
Enfin un autre point de vue sur le métier d’archiviste, qui fait beaucoup de bien à entendre.

En creusant un peu, je me rends compte effectivement que l’archiviste est plutôt bien représenté dans le milieu des geeks. Alors qu’on trouve rarement le terme « archiviste » dans les listes des métiers les plus communs sur internet, il constitue une classe à part entière dans les jeux célèbres d’heroic fantasy, à commencer par Donjons et Dragons qui place les Archivistes dans la catégorie des Magiciens. Et en effet, ils peuvent jeter des sorts puissants qu’ils ont collectés dans des parchemins magiques et leur discipline mentale les rend également eux-mêmes résistant à la plupart des sorts. Grâce à leur savoir encyclopédique, ils connaissent les faiblesses de leurs adversaires qu’ils n’ont aucune crainte à combattre.

Ma découverte préférée reste la BD d’Ugo Bienvenu, Préférence Système, dont l’histoire se passe dans un futur très proche, au moment où la seule solution pour faire face au débordement des archives est de détruire ; de manière drastique et systématique. Les deux héros sont un archiviste (sans pouvoir magique cette fois) qui sauve en cachette des documents qu’il considère essentiels pour l’humanité, et un robot qui mémorise les documents sauvés et les enseigne plus tard à une petite fille (l’enfant de l’archiviste) qu’il a portée lui-même dans son ventre. Nous avons donc affaire ici à un archiviste héros d’une BD de science-fiction, dont le véritable sujet est la mission de transmission…

Pour préserver cette image si fraîche de notre métier, voire héroïque pour les meilleurs d’entre nous, voici une lettre depuis nos Arcanes à nous pour vous dire : geeks, merci.

Voir aussi le blog « Archives et culture pop » (https://archivespop.wordpress.com/).

Intérieur du bâtiment des Archives de Toulouse : magasins de conservation. Juillet 2016. Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num13.

Qu'importe le flacon


octobre 2022
Des rayonnages interminables de boîtes identiques ? Pas du tout. Nos magasins d’archives contiennent des boîtes, certes, mais de toutes tailles, toutes formes, certaines debout, d’autres couchées, des boîtes très fines, calées entre les autres, d’autres qui s’étalent sur toute une tablette, et puis des tubes, des cartons à dessins dans des meubles à plans, des boîtes en bois, en plexiglas, des boîtes en carton, carton recyclé, carton celloderme pH neutre avec réserve alcaline... !
La majorité des boîtes d’archives définitives sont réalisées sur mesure. Nous conservons toutes sortes d’archives, et donc autant de formes de contenants.
Ce n’est pas tout. Ces boîtes, rangées sur une tablette, plus ou moins haut sur une travée, elle-même alignée avec d’autres travées formant un épi, au milieu d’autres épis mobiles, à l’intérieur d’un magasin. Le tout s’emboîtant harmonieusement, chaque boîte ayant une place attitrée, une adresse bien précise correspondant au numéro du magasin, puis de l’épi, de la travée et enfin de la tablette.
Certes, certains magasins conservent beaucoup de documents au format A4, donc beaucoup de boîtes identiques. Identiques ? Toujours pas. Car chaque boîte a son nom propre, qui nous informe sur son contenu et son origine : 878W763, 371W112, 379W27, 1050W62, 92Z848, 1Z31, ING412, B1948… Avec l’habitude, ce ne sont plus des boîtes que l’on voit, mais ce qu’elles contiennent. Ainsi, le magasin des autorisations d’urbanisme est rempli de toutes les adresses de la ville !
Association des archivistes français, Gazette des archives, n° 97, 1977.

Toujours le même thème ?


septembre 2022

Que conservez-vous sur le thème de… Stop ! Les archives ne sont pas classées par thème. Contrairement aux Musées ou aux Bibliothèques qui conservent des collections, les services d’archives conservent des fonds. Les fonds sont des ensembles de documents qu’une personne physique ou morale a produits ou reçus dans l’exercice de son activité, tandis que les collections sont la réunion artificielle de documents en fonction de critères établis par l’organisme chargé de les conserver.
Le classement opéré par les archivistes est guidé par le principe du respect du fonds, c’est-à-dire le respect de la provenance, de l’intégrité, et parfois même de l’ordre originel des documents. Ainsi, il ne viendrait pas à l’idée d’un archiviste de rassembler des documents produits par une personne privée, un service de la Ville et un service de la Métropole au prétexte qu’ils traitent d’un même sujet. Avant même de s’intéresser au contenu d’un document, les archivistes étudient son contexte de production : que faisait le producteur du document lorsqu’il l’a produit, reçu ou classé ? Quelle action a conduit à la création du document ? 
C’est grâce au contexte de production que l’archiviste peut déterminer la valeur d’un document et en proposer une description fiable. Pour reprendre l’exemple donné par le Piaf (portail international d’archivistique francophone), un état des récoltes sera interprété différemment selon qu’il vient : du fonds de l’exploitation agricole elle-même (on peut penser qu’il est exact puisqu’il s’agit des archives de gestion de l’exploitation), d’un fonds d’administration fiscale (il y a de fortes possibilités qu’il ait été sous-estimé pour payer moins d’impôts ou même obtenir un dégrèvement), d’un dossier judiciaire issu d’un contentieux (par exemple entre propriétaire et métayer : il pourra avoir été surestimé ou sous-estimé selon la partie concernée).
Les archives sont la documentation pour la recherche historique. Sans documents d’archives fiables, l’histoire reposerait sur des affabulations. L’archiviste doit donc préserver les éléments qui permettront au chercheur d’analyser un document sans faire de conjectures.
Alors, lorsque vous viendrez aux archives et que vous demanderez à consulter des documents sur les pistes cyclables à Toulouse entre 1976 et 1981, l’archiviste qui vous accueillera ne saisira pas l’occurrence « pistes cyclables » dans la base de données. Il cherchera à savoir quel service de la Ville avait la responsabilité des pistes cyclables puis consultera les fonds de ce service et vous proposera ensuite des archives à dépouiller. 

Le « respect des fonds » en archivistique : principes théoriques et problèmes pratiques, La Gazette des archives, n°97, 1977. - Persée (persee.fr)

Haut-parleur dans un des magasins des Archives municipales, 2022. Delphine Rezé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Let’s all chant


juillet-août 2022

Sa disparition est arrivée en début d’année, mais le thème de ce mois-ci fait remonter des souvenirs d’un témoin du passé : notre micro de salle de lecture !

Probablement installé en 1996 lorsque les Archives municipales ont investi le réservoir de Périole, il a accompagné les présidents de salle pendant 26 ans. Il permettait à celui qui restait en salle de transmettre des informations à celui qui était descendu chercher les documents, ou faire appeler un collègue, grâce aux haut-parleurs installés dans les couloirs des magasins et des bureaux. Et puis nous nous sommes modernisés, et le téléphone a fait son apparition dans l’ensemble du bâtiment. Le micro a perdu son rôle, mais il est resté spectateur du va-et-vient de la salle de lecture jusqu’en février 2022. 
C’est au cours d’une réflexion sur la salle de lecture pour mettre à plat nos procédures et repenser l’aménagement que la décision a été prise à l’unanimité : le micro et son équipement volumineux devaient laisser leur place. 

Et c’est aussi à cette date que certains d’entre nous ont découvert que, même s’il n’était jamais utilisé, il fonctionnait encore, et que certains collègues s’étaient bien gardés de le dire aux petits nouveaux ! Vous vous en doutez, un certain nombre d’entre nous ont rêvé de passer une annonce avec lui pour tester l’acoustique, et ont très vite été déçus quand ils n’ont pas entendu le son de leur voix raisonner en salle. Car, en voyant ce micro posé là, on se dit forcément que c’est pour se faire entendre des lecteurs, alors qu’en réalité on vous entend dans tous le bâtiment SAUF de là ou vous vous exprimez (mais ça, vous l’apprenez bien plus tard). 

Combien de « 1, 2, 1, 2… » ou de « la salle de lecture va fermer ses portes dans 5 min » ont été prononcés ? Mystère ! Ce qui est sûr, c’est que certains ont été plus créatifs en poussant la chansonnette un midi où les lecteurs étaient déjà partis. Et si vous leur demandez, je suis certaine que chaque agent des Archives municipales aurait une anecdote à raconter grâce à ce micro ;-) 

Let’s all chant !

Mairie de Toulouse, Archives municipales, sans cote.

L'archive est dans le pré


juin 2022
Ce n’est pas peu dire que nos collègues de la Mairie et de la Métropole nous envient notre environnement de travail. Niché en plein cœur d’un quartier résidentiel, bien au calme dans son écrin de verdure, le chant des oiseaux y est appréciable.
Notre bâtiment attire aussi quelques curieux, et il faut dire que son architecture est atypique : il s’agit d’un réservoir d’eau reconverti. Au rez-de-chaussée, des magasins et juste au-dessus, des bureaux … et des herbes sauvages ! Régulièrement dans l’année, notre lieu de travail revêt un costume champêtre. C’est particulièrement le cas en ce moment. Faut-il y voir une métaphore et conclure que les archives sont un terreau fertile où poussent des graines de savoir ?
Ou bien peut-être s’agit-il encore d’une allégorie représentant le nombre de communication en salle de lecture : une touffe d’herbes = une communication en salle de lecture. Plus de 4 300 documents ont été consultés l’année dernière pour 1 000 visites en salle de lecture, à multiplier par 26 années de présence en ces murs et le compte est bon (à quelques brins près mais personne n’ira vérifier) !
Chaque matin, du lundi au vendredi, notre salle est ouverte de 9h à 13h. Pas de prêt de document, uniquement des consultations sur place ou depuis chez vous grâce à notre base de données en ligne qui héberge de nombreux documents numérisés.
Et si vous souhaitez découvrir les lieux dans une ambiance décalée, alors on vous attend les 1 er et 2 juillet prochain pour la Faites de l’image.
Plein d’occasions de venir admirer notre bâtiment ou nos archives, ou les deux d’un peu plus près !
Portrait de trois scouts suisses saluant, sur le quai d'une gare (années 1930). Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi1995 (détail).

Tirer sa révérence


mai 2022
Aux archives, nous conservons des kilomètres de papier et plusieurs milliers de giga octets. Ça, tout le monde le sait. Ce qui est moins connu, c’est que nous conservons également toute sorte d' objets insolites : des maquettes, des objets d'observation astronomique, une mallette de peinture, des instruments de mesure ou encore une couronne. Ces objets proviennent pour l'essentiel de personnes, de familles, d'associations ou d'entreprises et entrent dans la catégorie de ce que nous appelons les « archives privées ». Celles-ci se sont considérablement enrichies ces 18 dernières années, grâce au travail réalisé notamment par une collègue particulièrement douée pour construire et entretenir de belles relations humaines avec les détenteurs de ces témoignages de tout un pan de l'histoire toulousaine. Elle entame aujourd'hui un nouveau volet de sa vie, qui nous n'en doutons pas, lui offrira également l'opportunité de belles rencontres humaines. Pascale, à l'occasion de ton départ en retraite, nous souhaitons te dire « chapeau pour le travail accompli ! » Et merci pour avoir apporté ta pierre à l'édifice mémoriel de Toulouse !
Archives municipales de Toulouse, 26 mai 2016. Reportage sur la vie des Archives, réalisé pour la journée internationale des archives 2016 ; photos du personnel lors de ses activités de dépoussiérage. Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/140.

Sous la poussière...


avril 2022
… les documents ? Eh bien non ! Contrairement aux idées reçues, les services d’archives ne sont pas des oubliettes poussiéreuses.
Les archivistes luttent quotidiennement contre cet agent biologique de dégradation des documents. La poussière est un facteur favorable à la croissance de champignons sur les documents. Et des archives moisies, non merci ! Les champignons peuvent en effet détruire définitivement le papier ou l’altérer durablement (taches, coloration des fibres). Alors, dans les bâtiments d’archives, tout est fait pour que la poussière ne s’installe pas : tablette de couverture pour protéger les documents les plus hauts, conditionnement (mise en boîte de conservation) de tous les documents, y compris les registres, revêtement des sols avec de la peinture anti-poussière, dépoussiérage très régulier…
Et pour éviter que la poussière n’entre, les bâtiments de conservation des archives sont dotés de salle de dépoussiérage. Elles sont équipées de matériel spécifique comme les aspirateurs à filtre ; on y nettoie soigneusement les documents.
Pas un grain de poussière dans les archives !
Mairie de Toulouse, Archives municipales, sans cote.

Au coin !


mars 2022
Qui n’a jamais entendu cette injonction étant petit ? Elle rappelle, à n’en pas douter, quelques mauvais souvenirs à certains, synonyme de punition à l’issue d’un caprice ou d’une bêtise puérile. 
D’autres cependant passent leur vie au coin. Je parle bien sûr de ces petits objets métalliques qui, regroupant plusieurs feuilles, ornent les coins des dossiers : agrafes, trombones, coins de lettre, et parfois même aiguilles ! 
Très utile à la tenue des dossiers et donc très utilisés, ils sont pourtant indésirables sur le long terme. Ces petites pièces peuvent s’oxyder avec le temps et tâcher les documents. Les archivistes prennent soin de les retirer à chaque classement définitif par souci de conservation. On vous laisse imaginer le nombre de petites pièces qu’il faut enlever, parfois non sans danger quand une aiguille manifeste sa présence de manière impromptue, et les heures de travail nécessaires pour bichonner les archives.
On en vient donc à se demander qui, de l’archiviste ou de l’agrafe, subit la punition ! Heureusement, rien n’est plus satisfaisant que de voir des documents en bon état et un public ravi d’accéder aux sources d’information.
Sceau secret de la ville de Toulouse (1438) « S. S[ECRETU]M CAPITULI URBIS ET SUBURBII THOLOSE ». Mairie de Toulouse, Archives municipales, ii26/17 (détail).

Les arcanes des archives


février 2022

Chut ! C'est un secret réservé aux initiés !

Circulez !  Il n'y a rien à voir. 

L'accès aux archives peut être parfois considéré comme un parcours du combattant : documents confidentiels, cachés dans des dépôts sombres et impénétrables. Les kilomètres de documents conservés dans les couloirs des archives publiques sont-ils vraiment librement communicables ? Selon le Code du patrimoine (art. L.213-1), oui : les archives publiques sont par principe communicables à toute personne qui en fait la demande. Cependant, certains documents peuvent contenir des informations qu'il est nécessaire de protéger. Les secrets d'État, les secrets des personnes et de la vie privée, les secrets industriels et commerciaux, les secrets judiciaires ne seront pas communicables  pendant une période définie. À l'issue des délais de communicabilité, ces documents pourront enfin être consultés. 

Mais il n'y a pas que les délais légaux qui rendent les archives non communicables. Les restrictions d'accès aux documents peuvent s'appliquer pour d'autres raisons. En effet, les archives mal conservées, les documents détériorés ou encore les fonds non classés ne sont pas consultables. Si la consultation des archives protégées par des délais légaux de communicabilité peuvent faire objet d'une autorisation exceptionnelle avant l'expiration de ces délais, les documents non communicables en raison de leur état matériel ne peuvent bénéficier d'une dérogation. 

Il n'y a donc pas de mystère : la mauvaise gestion et la mauvaise conservation peuvent condamner les archives aux oubliettes, à jamais occultées dans le secret. 

Statue dite la "Tuffolina", par Odoardo Tabacchi, reproduction en plâtre par l’atelier Giscard, vers 1900. Cyanotype Fabrique Giscard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 46Fi 2117.

Virer au...


janvier 2022

  ROUGE, en 1733, au quartier du Port-Garaud, le petit Costa est soupçonné d'avoir sévèrement battu un autre enfant ; protectrice, sa mère assure que c'est en fait la mère de l'adversaire qui a giflé son petit Costa d'amour, à tel point qu'il « avoit les joues enflées et rouges, pleurant beaucoup »1. La suite de l’affaire ne sert plus à notre propos, mais est délicieusement riche en insultes échangées entre les parents respectifs.
  BLANC, pour Georges Miquel, se faire traiter publiquement de cocu volontaire et entendre dire que sa femme est une putain, c'est déjà un peu dur à avaler ; mais lorsque la harpie qui l'invectivait accompagna ses mots de gestes violents, c'est à dire qu'elle lui asséna sur l'estomac un poids de une livre, George « changea de couleur et devint fort pâlle »2.
  VERT, pour Marie Blanc, changer de couleur aura été un moment agréable (enfin, on l'espère) ; en effet, on peut dire qu'elle passe au vert le 24 juillet 1792, en s'unissant au coutelier Guillaume Vert3.
  JAUNE, pour Marie Rouziers, ça ne va pas fort en ce moment : « depuis environ trois semaines, la bile répandue dans son corps lui a enlevé ses couleurs naturelles et lui a substitué une jaunisse prodigieuse ». Pire encore, ses nouvelles couleurs lui valent les sarcasmes de Jeanneton qui, dotée d’un « esprit méchant », fait maintenant courir le bruit que sa maladie est toute autre, assurant à qui veut l'entendre que Marie « avait tant fait la putain qu'elle avait attrapé la vérole »4.
  BLEU, faute de trouver des personnes virant au bleu, nous nous rabattrons sur la garde-robe de Margouton, dans laquelle se trouve «  une paire soulliers de peau bleue »5. Las ! Margouton ne portera plus ses beaux souliers, car elle vient de chausser les bottes de sept lieues en s’évadant du quartier de force de l’hôpital où elle était renfermée.
  NOIR, Suzanne Bosc se plaint d’avoir été maltraitée, mais l’accusé répond par l’intermédiaire de son avocat qui se fend d’un superbe factum dans lequel il assure que ladite Bosc plaignante, sujette à une « vapeur noire qui trouble et dérrenge le cerveau »6 serait en fait l’agresseuse et non pas la victime ; le procès qu’elle intente n’étant de fait qu’une « noire calomnie ».
  ARC-EN-CIEL, lessivant du linge à « la fontaine Del Prad, au-dellà de celle de Sainte-Marie, sur le chemin de Saint-Martin du Touch », Catherine se fait agresser par une autre blanchisseuse ; son adversaire « la serra si fort qu'elle faillit à l'étrangler, étant venue de plusieurs couleurs »7.
En hélant par hasard une autre femme dans la rue, Marie Filles « s'apperçeut que lad. femme avoit changé de couleur et s'étoit troublée ». Normal, car Marie ne le sait pas encore, mais l’autre est une receleuse chargée d’un butin – qui conduira son mari à la potence8.
Marie Longuevergne est manchote. Malgré cette affliction qu’il a plu « au bon Dieu de luy donner », elle gagne sa vie comme portefaix. Qu’a-t-elle fait pour que la nommée Chimoncle se jacte ainsi de lui couper son autre bras ? Passant même à l'action, c’est avec une pierre que la Chimoncle lui assène un coup « sur sa teste, dont elle fut estourdie et […] elle changea de couleur »9.
Finissons avec Jeanne Bonnet, danseuse de la comédie de Toulouse, plus connue sous le nom de la Devillier. Ses cheveux sont généralement d'un châtain foncé. Or, lorsque nous la découvrons, au matin du 21 avril 1784, ils « sont venus couleur d'or »10. Quant à son visage, il présente plusieurs nuances subtiles de rouge et de noir, rehaussées par ses « yeux, rouges comme du feu ». Un véritable changement d'apparence, jusqu'à son manteau noir qui affiche maintenant des tons roux et ses gants de soie blanche désormais jaunes. Ce virage chromatique radical s'explique par l'agression à l'acide dont cette jeune étoile (filante) vient d'être victime la veille !

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1 - FF 777/3, procédure # 057, du 14 avril 1733.
2 - FF 789/1, procédure # 002, du 9 janvier 1745.
3 - GG 464, f° 136 verso.
4 - FF 834/1, procédure # 026, du 6 mai 1790.
5 - FF 789/6, procédure # 133, du 21 octobre 1745.
6 - FF 802/2, procédure # 057, du 3 avril 1758.
7 - FF 797/3, procédure # 092, du 6 mai 1753.
8 - FF 811/4, procédure # 071, du 6 avril 1767.
9 - FF 772/2, procédure # 058, du 29 octobre 1728.
10 - FF 828/3, procédure # 46, du 21 avril 1784.

Bâtiment des Archives municipales de Toulouse (2016). Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num13/01.

Droit de vie ou de mort


décembre 2021

Plusieurs religions l’affirment : Dieu est Tout-Puissant. Il nous donne le souffle de la vie et  nous fait traverser le pont vers l'au-delà. C'est par Lui que tout commence et tout se termine.
Vu comme ça, pour le pauvre mortel, le destin est tout tracé. Au début, il est jeune et plein de vie. Il grandit en force, en vitalité et peut-être indispensable pour certaines missions de la vie. Puis, le personnage avance en âge et n'est plus sollicité que ponctuellement. Enfin, on ne fait quasiment plus appel à lui. Le temps est venu d'être éloigné pour laisser la place aux jeunes arrivants. Son sort est scellé.
Sur le temps qui passe et le moment de partir, le pauvre mortel n'a pas son mot à dire. Dieu décide. Mais comment s'y prend-Il ? Dieu obéit-Il à des lois, des règles ? A-t-Il des critères bien définis au moment de prendre ses décisions ? Ou agit-il au gré du hasard ?  « Toi, tu restes. Et toi, tu pars définitivement ». J'espère pour Lui que ses choix sont basés sur des éléments clairs et précis. Cela Lui rendrait plus facile la tâche difficile de choisir.Magasin d'archives (2008). Francis Alexandre - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Et voilà que nous aussi, au sein des archives, nous nous trouvons souvent face à la complexité des choix à faire pour mener à bien la conservation du patrimoine archivistique. Le volume documentaire produit est abondant. Toutefois, tous les documents n'ont pas vocation à être conservés pour l'éternité. Une fois la durée d'utilité administrative des documents arrivée à son terme, il est temps de distinguer les documents à conserver de ceux à éliminer. Vouloir tout garder peut compromettre la préservation de l'ensemble des archives ainsi que l'efficacité de leur communication.

Tel que Dieu, nous voilà voués à sceller le sort des documents : éliminer certains pour mieux conserver d'autres. Mais nous avons un atout : des dispositions réglementaires jalonnent nos décisions. « Toi, tu pars. Et toi, tu restes définitivement ».
Ah, le pouvoir de l'archiviste ! Contrairement au pauvre mortel qui part à jamais, les documents devenus historiques trouvent un second souffle, et remplissent une nouvelle mission : faire vivre la mémoire.

« Symétrie axiale », Mairie de Toulouse, Archives municipales.

Un seul taquet vous manque, et tout est désaxé !


novembre 2021

Déplacer des boîtes d'archives, on sait faire. C'est notre quotidien : arrivées de versements, traitement et reconditionnement, recherches et communications… Mais il y a des cas où cela peut s'avérer plus compliqué. Quand l'espace entre les tablettes1 n'est pas adapté à la taille de vos boîtes par exemple ! Il n'y a pas 36 solutions, il faut retabletter2. Cet été, nous avons entrepris de déménager certains versements d'autorisations d'urbanisme pour les centraliser dans le même magasin, plus proche de la salle de lecture. Plus de 800 boîtes transférées (et ce n'est pas fini), et environ 707 ml au total à retabletter. Trois demi-journées de travail ont été nécessaires. Voici le déroulé de cette opération d'envergure :
Pour ce travail, il faut : des collègues, 3-4 boîtes vides qui serviront de mesure, des tablettes, 4 taquets par tablettes, des marchepieds, un peu de souplesse, des bouchons d'oreilles pour l'étape 4, un gâteau.

  • Étape 1 : mobiliser ses collègues.
  • Étape 2 : mesurer l'espace nécessaire entre deux tablettes avec une boîte, compter les trous.
  • Étape 3 : placer les taquets sur l'axe des ordonnées les montants du rayonnage, fixer la tablette. Ne pas hésiter à s'asseoir ou se coucher par terre pour les tablettes les plus basses. Utiliser le marchepied pour celles en hauteur.
  • Étape 4 : « la tablette ne rentre pas, tape dessus », « BAM BAM », « ça y est ! … Mince, c'est pas droit », « le taquet du fond n'est pas au bon niveau, soulève la tablette », « MAB MAB3, SCHBLING », « zut, ils sont tombés ! », « il faut les accrocher à quel trou, déjà ? », « c'est bon, on est en face », « BAM », « on passe à la suivante ».
  • Étape 5 : Passer à la suivante et répéter les étapes autant de fois que nécessaire.
  • Étape 6 : Vérifier que chaque rayonnage soit symétrique par rapport aux montants. Sinon vérifier la propriété suivante : si deux tablettes sont perpendiculaires à un même montant, alors ces deux tablettes sont parallèles. Reprendre à l'étape 2 en cas d'erreur.
  • Étape 7 : Contempler ce bel exemple de symétrie axiale. Et enfin, pour remercier ses collègues, récompenser les efforts de chacun et soulager ses oreilles, manger le gâteau promis aux volontaires en salle de pause !

 

Cette opération reste malgré tout exceptionnelle, fort heureusement pour nous. Le retablettage, de manière générale, est néanmoins indispensable pour garantir un rangement optimal des versements et aide à gagner de précieux mètres linéaires.
Bientôt, le magasin sera rempli d'autorisations d'urbanisme, et les espaces libérés dans les autres magasins seront très vite comblés par d'autres versements (500 mètres par an, eh oui…).

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1 - Nom donné aux étagères des rayonnages dans le jargon de l'archiviste
2 - Rehausser, abaisser ou retirer des étagères
3 - « BAM BAM », mais dans l'autre sens

Pas sable ...


octobre 2021
 

Et « pas sable », pour un archiviste, c’est déjà très bien ! Non pas que nous manquions d’ambition, mais les grains de sable et les archives, ça ne fait pas bon ménage.

Laisser s’accumuler de la poussière sur un support, qu’elle soit composée de particules minérales ou organiques (suies, pollens, poils, etc.), c’est prendre le risque que le document subisse des dégradations chimiques avec l'acidité, mécaniques par abrasion ou même biologiques avec le développement de moisissures.

Alors, pour éviter dans arriver là, on époussette, on gomme, on aspire, non seulement à l’arrivée des documents dans le service d’Archives, mais encore de façon régulière pour maintenir un environnement sanitaire favorable à la conservation des documents.

La Justice a son garde des Sceaux, les Archives ont leurs marchands de sable… !