Située entre deux bras du fleuve, cette grande île doit son nom à un terme local se rapportant aux terres en bord de Garonne, le plus souvent couvertes de bois mais aussi cultivées, qui apparaissent ou disparaissent en fonction de la montée des eaux. Le ramier du château fait ainsi référence aux propriétés des Moulins du château narbonnais, importante société de meunerie en activité du 12e siècle aux années 1900. Détruits dans les années 1940, ils se trouvaient un peu plus au nord, au niveau de l’actuelle rue du Moulin-du-Château.
La vocation industrielle de l’île du Ramier s’affirme à la fin du 17e siècle, avec l’installation d’un moulin à poudre près de la chaussée de Banlève. Agrandie, détruite et reconstruite au gré des explosions qui se succèdent, la poudrerie déménage plus au sud à partir de 1848, afin de s’éloigner des zones d’habitation et d’étendre sa surface d’exploitation.
Quelques usines s’installent à sa place, entre le pont Saint-Michel et la chaussée de Banlève.
Ruinée à la suite de l’inondation de 1900, la société des Moulins du château vend ses possessions à la Ville de Toulouse : les moulins, mais aussi les terres qu’elle possède sur l’île du Ramier, celles cultivées comme celles louées à l’État pour la poudrerie ou à divers particuliers.
En 1902, la municipalité transforme la partie située entre l’ancienne et la nouvelle poudrerie, utilisée alors comme pépinière, en « parc toulousain ». Cet espace arboré devient un lieu de déambulation et de récréation populaire. C’est sur cet emplacement, qu’en 1925, la municipalité socialiste d’Étienne Billières s’engage dans un vaste projet de « parc municipal des sports » aboutissant à l’ensemble des piscines Nakache et Castex et du stadium, au cœur aujourd’hui de l’aménagement métropolitain du « Grand Parc Garonne ».
Haut lieu des loisirs et des sports depuis plus d’un siècle, c’est sur l’île du Ramier qu’a eu lieu mercredi 16 juillet le départ de la 11e étape du tour de France 2025, tandis que le 10 juillet 1958, le stadium voyait la victoire d’André Darrigade, emmené au sprint par Anquetil, après la crevaison de Louison Bobet lors de la 15e étape Luchon-Toulouse.
