Sceau en plomb au nom du pape Honorius retrouvé à Toulouse, rue des Couteliers, en 1984. Infographie Marc Comelongue, service de l'Inventaire patrimonial et de l'archéologie de Toulouse Métropole.
So archéo
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septembre 2019
Au Moyen Âge, les documents écrits étaient souvent authentifiés par des sceaux. Mais il est improbable d'en retrouver lors d'une fouille archéologique. La cire qui les constituait, pas plus que les parchemins auxquels ils étaient appendus, ne résiste à un séjour sous terre. Il existe cependant une exception : les sceaux des papes, qui sont beaucoup plus résistants car réalisés en plomb.
A Toulouse, lors d'une intervention dans la rue des Couteliers en 1984, l'archéologue Georges Baccrabère a exploré quelques fosses-dépotoirs contenant de nombreux artefacts. Parmi ceux-ci, il trouva un sceau en plomb au nom d'un pape Honorius. Mais lequel ? Son « numéro » n'étant plus lisible à cause d'une cassure, on a malgré tout supposé qu'il s'agit du quatrième de ce nom (1285-1287), d'après son style. Rappelons d'ailleurs que G. Baccrabère était abbé. Cela lui donnait-il une sensibilité particulière pour découvrir un objet émanant de la papauté ?
On a aussi utilisé, aux époques moderne et contemporaine, des sceaux en plomb pour sceller des sacs de marchandise après leur contrôle ou l'acquittement d'une taxe. En 1993, à l'occasion de travaux sur la route reliant Foix à la Bastide-de-Sérou dans l'Ariège, une grotte, dite d'Esquiranes, fut sondée. On y retrouva l'un de ces plombs. Sur une face, une aigle impériale indiquait son utilisation à l'époque napoléonienne. Sur l'autre, on pouvait lire le nom de la ville où l'on avait effectué la vérification du sac : Toulouse. Ensuite, on peut se douter que cette petite cavité n'était pas la destination prévue du colis, et suspecter un probable détournement vers cette cachette.