Arcanes, la lettre


Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...

EN LIGNE


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EMB Électronique. Salle à l'acoustique neutralisée, présentant une antenne radio et un écran informatique, 2004. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi6912.

Quand les 1 et les 0 ne répondent plus...


octobre 2025

Comme vous avez pu le constater depuis plusieurs semaines, notre base de données en ligne n’est plus accessible sur internet. L’erreur 503 (ou 504, au choix) est devenue son unique réponse. Bref, on tourne en rond.   

À la décharge de notre précieux outil, il s’avère qu’il fait l’objet au quotidien de multiples requêtes simultanées qui saturent le moteur de recherche et nous peinons, pour l’instant, à pallier cette sur-sollicitation. Pour autant, nous sommes tous mobilisés pour trouver une solution pérenne qui stabilisera la base et rétablira un fonctionnement optimal et fluide.   

En attendant que vous puissiez à nouveau explorer nos ressources depuis chez vous, sachez que la version intranet de notre base de données est, elle, toujours accessible en salle de lecture. N’hésitez pas à venir la consulter sur place : ce sera l’occasion d’échanger en vrai avec les archivistes qui la font vivre (et de délaisser les 0 et les 1 du langage informatique). Par ailleurs, vous pourrez, en bonus, bénéficier de conseils et d’un accompagnement personnalisé dans vos recherches.   

Et cette rencontre permettra non seulement de discuter de vos pratiques en ligne mais aussi de partager vos attentes (dans la mesure de nos possibilités techniques) concernant l’utilisation de cet outil, d’habitude plutôt utile !  

Vue d'ensemble d'un homme portant un arbre, André Cros, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi4750.

Semer le trouble


septembre 2025

Le réveil vient de sonner. Tout en émergeant, vous traînez les pieds jusqu’à la cuisine. Le temps que le café coule, vous regardez par la fenêtre le temps qu’il fait. Alors que le soleil de septembre se lève, dorant les façades des bâtiments au même rythme que le grille-pain colore les tartines, les Archives vous invitent à imaginer. Là où autrefois les champs s’étendaient, et que le blé se dressait, là où aujourd’hui s’élèvent les barres d’immeubles sur le bitume. Ces terres étaient le ventre de Toulouse. Elles auraient pu vous donner le pain que vous vous empressez de sauver juste à temps avant qu’il ne brûle, et le beurre tout juste sorti du frigo qui attend d’être étalé. Mais nourrir la ville pouvait aussi nourrir les litiges. Vous l’auriez compris : dans le Toulouse des métairies de l’Ancien Régime, qui sème le trouble récolte les conflits.

En consultant la couche « Champs troubles » d’Urban-Hist, suivez les contentieux tirés des archives judiciaires, comme on trace les empreintes de pas dans un champ boueux. Peut-être qu’elles vous mèneront à un agriculteur un peu trop buté, à des vols de volailles, à un chasseur qui confond gibier et bête de ferme, ou à boire un vin aussi troublant que troublé. Tout est renseigné par le greffier : on y compte autant les bottes de foin que les coups de bâtons assénés. Des affaires somme toute modestes, auxquelles les capitouls ont été amenés à réfléchir. Entre passion et jalousie, où souvent la faim justifie les moyens, comme celle qui vous a poussé à vous faire une dernière tartine « pour la route ». 

Lorsque vous fermerez votre porte à clef pour partir au travail, sur le chemin sortez votre téléphone. Tout en attendant le bus ou le métro, revivez les faits divers d’un temps passé en cherchant du bout de vos doigts encore péguant de la confiture que vous avez mangée ce matin.

Vue de la porte de la Commutation prise depuis le jardin des Plantes, une femme avec une ombrelle, tenant un enfant par la main, fin 19ème siècle, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi5337.

Ras les pâquerettes


juillet - août 2025

L’été est bien arrivé, et ressort de ses valises les fortes chaleurs qui ralentissent autant les corps que les esprits. Dans cette situation, notre réflexion parfois ne vole pas bien haut… Ça tombe bien, on va continuer à ce niveau. C’est la tête dans les pétales que, ce mois-ci, les Archives vous invitent à flâner.  

Il est midi passé. Le soleil impitoyable fait fuir les vitrines du centre-ville, et la motivation. Une cycliste ralentit sous l’ombre d’un tilleul. Une touriste se cale sur un banc du square Charles de Gaulle. Un chat noir se prélasse entre deux pots de géraniums dans une petite ruelle. Et vous ? La canicule a tout tari : les nappes phréatiques, comme les conversations. Toulouse cuit sous le ciel bleu, sans nuages à l’horizon. Un thermomètre voit rouge, il hésite entre 37 et 38 degrés. Vous tournez à droite, tout droit, puis encore à droite. Une grille, un grincement, et soudain… Un jardin. Un vrai. Pas immense, pas spectaculaire, mais vert, feuillu, rafraichissant. On entend le bruissement discret d’un jet d’eau, les pas trainants d’un retraité qui roumègue en traversant en diagonale. Il ne le sait sûrement pas, mais autrefois, ce jardin-là était un potager, ou un jardin d’agrément, ou tout simplement un jardin public

Avec Urban Hist, vous pouvez déambuler d’un siècle à l’autre, d’un jardin à une annotation marginale. Et, pour accompagner ces refuges verdoyants, il y a les fontaines. Qu’elles soient ornementales, utilitaires, ou fournissant de l’eau potable, il y en a plus de 380 sur le territoire toulousain. De quoi rafraîchir ses poignets et ses pensées. Et parfois, pour battre le pavé, on passe d’un abri à un autre. Du voile d’ombrage de la place du Capitole au ruban suspendu rue d’Alsace-Lorraine. On se faufile d’une ombre à une autre, d’un souffle d’air à un semblant de fraîcheur. Le rat des villes doit se contenter d’un carré d’ombre et d’un brumisateur, quand les cousins des champs, eux, plongent dans les rivières, et se baladent en forêt. 

Alors, que vous ayez le moral en berne ou l’esprit en ébullition, laissez-vous guider vers l’ombre ou par le frais. Un clic, une promenade, une anecdote historique. C’est parfois tout ce qu’il faut pour retrouver ses esprits, ou à défaut un peu d’air… 

Carte de l’inondation du 23-24 juin 1875 dans la Commune de Toulouse et ses Environs, ville de Toulouse, Archives municipales, 3D127/1.

Fluctuat nec SIGitur


juin 2025

Après être passée sous les pavés, ce mois-ci l’histoire est sous l’eau. En 1875, Toulouse connaissait l’une des crues les plus dévastatrices de son histoire. Cent cinquante ans plus tard, nous avions rêvé d’une couche cartographique dans UrbanHist, pour visualiser l’emprise de la crue, l’ampleur des débordements de la Garonne… ce n’est que partie remise. 

Alors non, pas (encore) de carte immersive montrant les pieds dans l’eau du quartier Saint-Cyprien. Mais tout n’est pas tombé à l’eau : les Archives ont conçu un index spécial Inondation, pour vous aider à retrouver tous ce que nous avons à vous offrir : des documents, des images, des témoignages, des plans, et même des rapports conservés dans nos bas-fonds. C’est un peu moins visuel, certes, mais tout aussi désaltérant intellectuellement parlant. Vous y trouverez de quoi reconstituer, archive par archive, l’événement… et peut-être même quelques surprises viendront flotter de nos boîtes. La couche SIG viendra, promis. Mais en attendant, naviguez dans ce fleuve documentaire dont découlent une exposition et des ateliers. L’eau est montée, et remontera peut-être mais les Archives tiendront toujours bon ! 

Amphithéâtre romain d’Ancely, fonds des Toulousains de Toulouse - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1766.

Les aventuriers du clic perdu


mai 2025
Il est tout aussi facile de se perdre sur Internet que dans UrbanHist. Une simple recherche en emmène une autre, puis vous entraîne de fil en strate, de filtre en couche jusqu'à en oublier ce que vous cherchiez au départ. C’est le début de l’aventure de l’exploration des données archéologiques ! Sous les pavés toulousains, l’histoire vous attend. Troquez votre chapeau d’archéologue et votre fouet contre une souris d’ordinateur et une bonne connexion wifi. Promis, pas besoin de lampe frontale ni de pioche ! UrbanHist vous guidera dans les fouilles archéologiques où seuls les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) savent révéler l’invisible passé du visible présent. UrbanHist propose une carte interactive où s’empilent les couches de données comme dans une véritable fouille. Chaque calque renseigne un pan oublié de la ville, à activer d’un seul clic sans déclencher de pièges ! (Normalement…). On y découvre qu’une simple place commerçante recouvre les vestiges d’un forum romain, ou qu’une rue tout à fait banale suit le tracé historique d’un antique rempart (pas de temple maudit malheureusement), et pourquoi pas dans un futur proche les nouvelles fouilles de la ligne C du métro de Toulouse ! Alors, à vous de chercher, car la ville de Toulouse n’a pas fini de livrer ses secrets ! Et, qui sait, à la fin de votre étude, vous finirez par vous dire en lisant une description : “ Sa place est dans un musée !”. 
Canal du Midi, un promeneur sur le chemin de halage, André Cros, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi3239.

Hors les murs


avril 2025

Toulouse est importante et mystérieuse. Il y a la ville que l’on connaît, et celle qui reste cachée. Celle que l’on traverse sans y prêter attention, et celle qui ne se révèle qu’à ceux qui osent sortir hors des sentiers battus. Le printemps se montre enfin, alors il est l’heure de mettre ses chaussures et d’aller dehors ! 

 

Avec UrbanHist, franchissez cette frontière. Derrière les façades de briques roses se cachent des histoires hors du commun : une ancienne échoppe sous les arcades du Capitole, les vestiges de remparts oubliés, un jardin secrètement caché que seule une porte entrouverte laisse deviner. Mais l’Histoire ne s’arrête pas aux limites du centre-ville. Hors du cœur de Toulouse, les faubourgs portent encore les vestiges et la mémoire des transformations industrielles, alors que les anciens ports de la Garonne rappellent les gabarres et le commerce du pastel, or bleu qui localement a permis de développer une économie florissante. 

 

Pour passer du dedans au dehors, du connu à l’inexploré, il n’y a qu’un simple pas... du bout des doigts. Ce printemps, ouvrez les yeux, et arpentez Toulouse téléphone en main pour découvrir ce que la ville a à vous offrir. Ce qui est hors-champ n’en est pas moins intéressant. Surtout quand du nouveau contenu est à prévoir sur UrbanHist ! Alors, ne restez pas hors-ligne trop longtemps…  

Portrait de Juliette Albinet (1920-1921). Louis Albinet - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 87Fi1144.

Essentielles anonymes


mars 2025

« J’aimerais aller jusqu'à supposer que cet anonyme, qui a écrit tant de poèmes sans les signer, était souvent une femme. » 

Cette citation de Virginia Woolf dans Une chambre à soi (1929) résonne en moi de façon particulière. Chargée du traitement d’archives figurées, je constate que la majorité des photographes représentés sont des hommes. Mais quel(s) rôle(s) ont joué(s) les femmes de leur entourage dans la production et la constitution de leurs œuvres et de leurs fonds ? De même, qui se cache derrière la masse de clichés qui nous sont parvenus de manière anonyme ? Pour prendre l’exemple du photographe toulousain, Louis Albinet, nous savons qu’à sa mort prématurée en 1938, c’est Juliette Albinet (1892-1979), sa femme, qui reprend l’important studio de la rue des Filatiers. Quelle fonction y assurait-elle au juste ? Était-elle aussi photographe ? 

Anonymes pour beaucoup, certaines femmes ont également joué un rôle essentiel dans la préservation, et dans l’entrée aux Archives, de certains fonds privés. Ainsi de Béatrix Berthelé-Faucher, sœur de Raoul Berthelé lequel – mobilisé en 1914 à l’âge de 28 ans –, a photographié entre 1915 et 1918 le quotidien des soldats sur l’arrière-front de la Grande Guerre. Quelque 2 500 clichés qui ont été conservés grâce à l’action de Béatrix, à l’origine du don à la Ville de ce riche ensemble documentaire.  

En tant que productrices d’archives, les femmes sont également encore sous-représentées, et les sources sur l’histoire des femmes, encore partielles. Une problématique à laquelle entendait répondre la Grande Collecte initiée en 2018 par le Service interministériel des Archives de France (SIAF), et entièrement dédiée aux femmes : politiques, intellectuelles, scientifiques, militantes, artistes, au travail, dans leur quotidien et anonymes. Dans nos fonds d’archives privées figurent ainsi, parmi les productrices, plusieurs militantes féministes dont l’écrivaine et philosophe Monique-Lise Cohen (1944-2020) mais aussi la compositrice toulousaine Marguerite Canal (1890-1978) ou encore la marquise de Livry, dont 30 années de correspondance (1763-1792) avec son amie d’enfance, la présidente Dubourg, sont disponibles sur notre site.  

Au sein de notre service d’archives cependant, et comme cela est assez fréquent aujourd’hui, nous sommes une majorité de femmes à assurer la conservation de la mémoire de demain. Un service d’archives à la tête duquel se trouve d’ailleurs, une femme. 

Code QR de l'enquête de satisfaction auprès de nos usagers en ligne, février 2025 - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Savoir d’où vient le vent...


février 2025
Bien connaître son environnement présente un avantage certain : on peut ainsi optimiser ses efforts en s'appuyant sur ses forces pour compenser adroitement ses faiblesses. Mais cette connaissance s'acquiert avec du temps, de la patience, de l'expérience et surtout... un questionnaire spécialement destiné à son public ! Alors, si le cœur vous en dit, et que vous disposez d'un peu plus de 4 minutes devant vous, nous serions très intéressés par votre retour sur nos services, notre offre culturelle et les outils que nous mettons à votre disposition.
Nous sommes en effet engagés dans une démarche d'évaluation générale de notre activité, en vue de rédiger notre projet scientifique et culturel. Et votre avis nous intéresse beaucoup, d'autant que, plus le nombre de réponses sera grand, plus les données qu'elles contiennent nous permettront de dégager des tendances fiables. Magie de la statistique.

Aussi, fidèles lecteurs d' Arcanes, saisissez-vous de ce vent du changement : n'hésitez pas à vous exprimer librement et à nous partager vos impressions et vos suggestions jusqu'au 28 février prochain, date à laquelle cette opportunité disparaîtra à tout jamais, Gone with the wind...
Vue d’un registre d’état civil. 2016. Photographie couleur numérique. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/172.

Des registres par wagons


janvier 2025

Au risque de décevoir les fans de michelines et autres turbo-trains, ce n’est pas de chemin de fer dont nous allons parler aujourd’hui, ni même d’exploitation minière, mais bien d’état civil. Alors oui, je vous l’accorde, le lien n’est pas évident, il faut dire que les thématiques d’Arcanes ont des exigences, auxquelles il n’est pas toujours aisé de se conformer... 

Mais revenons-en au plus important : quelle est cette actualité brûlante, cette nouveauté si incroyable qu’elle mérite son billet dans la lettre d’informations la plus lue des Archives de Toulouse (en même temps, il n’y en a qu’une) ? Eh bien, sous un tonnerre d’applaudissements, j’ai l’honneur et le privilège de vous annoncer, qu’après un peu d’attente (il faut bien le reconnaître), les registres d’état civil de 1923 et les tables décennales de 1923 à 1932 ont enfin été mis en ligne ! Ce qui représente tout de même quinze registres, patiemment décrits et numérisés pour votre plus grand plaisir. 

Il y a toutefois un bémol, un petit grain de sable dans les roulements à billes de cette mécanique pourtant bien huilée : si les registres sont bien accessibles en ligne, la vignette qui accompagne chaque description indique néanmoins “image non disponible”. Et c’est bien dommage car il n’en est rien : il s’agit d’un dysfonctionnement dans l’affichage de notre base de données que nous n’avons pas encore résolu (mais on y travaille). 

Il vous appartient donc, valeureux généalogistes, de braver sans peur ce message infâme et de poursuivre votre quête de l’acte de naissance (ou de mariage ou de décès) de votre illustre ancêtre pour accomplir votre mission : compléter les branches de votre arbre (ou forêt, soyons fous) généalogique. Et vous pouvez compter sur nous pour que cela se passe comme sur des roulettes... 

[Album de la famille Marion-Brésillac - Château de Launaguet] Georges de Saint-G. armé chevalier. Château de Launaguet (actuelle mairie), 95 chemin des Combes (Haute-Garonne). 1902. Portrait - plan large - de Joseph de Marion-Brésillac (à gauche) et Georges de Saint-Guilhem s'amusant, tous deux en amure, à reconstituer une scène d'adoubement sous les arcades de la façade sud du château ; en arrière-plan, sur le mur, le blason du baron Dufaÿ de Launaguet - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 83Fi58/56.

Sacré Graal


décembre 2024

Un thème audacieux ce mois-ci qui va nous amener dans les méandres des fonds iconographiques consultables en ligne. La base de données est déjà bien fournie et comme le duo numérisations-descriptions va bon train (#MesColleguesSontRedoutablementEfficaces), son enrichissement est exponentiel. Au point qu'un jour il est hautement probable que vous y dénichiez votre graal. Aucun doute que l'équipe des Monty Python y a puisé ses principales sources d'inspiration pour les scènes cultes de Holy Grail*. Jugez vous-même.  

Dès la scène d'ouverture, la parodie arthurienne loufoque mettant en scène la quête des chevaliers de la Table ronde présente un roi sans monture affublé d'un palefrenier qui imite le bruit des sabots au moyen de deux moitiés de noix-de-coco** frappées en rythme l'une contre l'autre. Il se trouve, comme c'est curieux, que nous possédons justement l'image d'une magnifique pipe en coco. Il se trouve également, tiens-tiens quelle coïncidence, que ce roi est interprété par Graham Chapman, lui-même grand fumeur de pipe, ce qui lui coûta en partie sa vie, soit dit en passant, parce que fumer tue. 

Les personnages devisant sur la présence de ce fruit en pleine Angleterre médiévale, ils en vinrent à l'évidence que seules des hirondelles pouvaient l'avoir transportée au cours d'une migration. Nous proposons une explication plus pertinente, celle de l'hirondelle comme véhicule terrestre pour l'acheminement de cargaisons lourdes). Avouez que tout ceci devient intriguant. 

Les "chevaliers qui disent Ni" ne vous auront pas échappé, bien sûr. Savez-vous que, grâce à mes intenses recherches, j'ai trouvé moult informations à leur sujet dans notre base ? Les deux seuls éléments dont nous disposons à leur sujet est qu'ils sont les gardiens des mots sacrés "peng" et "wom" et qu'ils demandent qu'on leur fournisse un jardinet, joli et bon marché. Reprenons cette énigme ensemble. Dans "peng", entendez la prononciation méridionale du mot "pain". Pour une oreille britannique non avertie la confusion est logique et excusable. La requête des chevaliers devient alors plus claire, puisqu'elle concerne assurément de jolis pains à trouver dans un marché de bonne qualité. Nous en avons sur le marché Arnaud-Bernard dans les premières années du 20e siècle, en vue stéréo s'il vous plaît. Quant à "wom", notez que ce mot se lit de la même façon si nous renversons physiquement les lettres (w devient m et vice-versa), ce qui nous ouvre la métaphore du cercle. Et je vous le donne en mille, nous avons un jardinet circulaire ! Oui, en haut des allées Jean-Jaurès, entourant la statue de Riquet, dont vous aurez noté la coiffure... que nous retrouvons, presque à l'identique dans cette publicité pour les papiers à cigarette JOB, dont la punchline est "sans colle NI gomme". Nous avons retrouvé nos chevaliers "Ni-phones", la boucle est bouclée. 

Nous pourrions poursuivre ainsi pendant des heures, comprendre l'hyperbole de la sorcière qui flotte avec cette représentation du canal de Palarin ou partir à la recherche Chevalier Noir, puis rédiger une thèse de 2000 pages comme celle de mon ami, sur cet autre sujet sacré et médiéval qu'est la représentation du décollement de Jean-Baptiste entre les 9e et 13e siècles, mais comme je ne veux pas abuser de votre temps, je terminerai simplement avec cet hommage caché au Lapin tueur. 

*Pour une plus grande compréhension de ce billet, je vous renvoie au visionnage du chef d'œuvre cinématographique de l'humour anglais sorti en 1975, qui a bercé ma période de jeune adulte. 

**(Notons en aparté qu'avec cet ingrédient nous pouvons aussi réaliser des pâtisseries et que sans doute nous y reviendrons lors d'un prochain numéro) 

Le Pont-Neuf sous la neige, circa 1900. Emile Espy – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 48Fi54.

A pas feutrés…


novembre 2024

La consultation de notre base de données offre aux lecteurs un incroyable confort. Depuis leur salon ou leur table de bureau, ils peuvent ainsi accéder, sans se déplacer, à l’ensemble des notices descriptives des documents qui sont chez nous conservés. Et, quand on interroge ladite base en renseignant par association d’idées « feutre, chapeau chapellerie » en mots-clés, s’ouvre alors tout un champ des possibles laissant entrevoir la variété des sources archivistiques disponibles sur un sujet – et ce, quelle que soit sa thématique ou son originalité. 

L’on apprend ainsi que dans les magasins des Archives de Toulouse est conservé le fonds de la Chapellerie Brosson, du nom de Joseph Brosson qui possédait, en 1923, un magasin de chapeaux au numéro 43 de la rue d’Alsace-Lorraine, avant que celui-ci ne soit repris par son fils. Petit fonds d’archives privées qui se distingue notamment par les objets singuliers qu’il comprend : une dizaine d’outils et de gros fers utilisés pour mettre en forme chapeaux de feutre ou de paille. Les images de chapelleries toulousaines sont également légion dans notre base : on les trouve rue d’Alsace-Lorraine, au numéro 8 ou au numéro 30, mais également 26 rue Saint-Rome, où en 1928, en témoigne une carte postale des frères Labouche, était située la « Fabrique de chapeaux ». Parmi les résultats de recherche figure aussi la notice image d’une carte d'adhérent à l'Union des syndicats des Petits Marchands Détaillants de Toulouse, syndicat chapellerie, délivrée en 1931 aux frères Faure, 7 rue Constantine. Et, sans surprise, une multitude de portraits individuels – photographie ou dessin – ou de groupe nous montrant des messieurs élégamment chapeautés de leur feutre-melon. 

Portrait de jeune femme dans un cabinet, entre 1858 et 1907. Négatif N&B, sur plaque de verre, 12 × 9 cm. Eugène Trutat - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi152 (détail).

Agent double


octobre 2024
Aux Archives de Toulouse, on peut tout à la fois être archiviste et bibliothécaire. Et même si ce n’est pas toujours simple d’appréhender deux métiers différents, parfois antagonistes mais toujours complémentaires, c’est également l'assurance de ne jamais s’ennuyer ! Qui, en effet, peut se targuer de pouvoir manier des inventaires et des catalogues, de manipuler des liasses et des volumes ? Certainement pas le premier documentaliste venu.

Le quotidien est donc rarement monotone : on peut par exemple intégrer des analyses archivistiques dans notre base de données le matin et cataloguer des ouvrages rares, anciens ou précieux l’après-midi. On a également la chance de pratiquer des langages et d’appliquer des normes aux noms souvent mystérieux : UNIMARC, ISAD-G, Dublin Core, DTD-EAD..., que seuls d’autres éminents spécialistes sont habilités à connaître. Et surtout, on appartient désormais à une communauté dont les membres se reconnaissent entre eux, grâce des sigles cabalistiques tels que AAF et BA.

Si tout cela suscite en vous un intérêt manifeste, et que vous rêvez secrètement (ou non d’ailleurs) de rejoindre cette joyeuse confrérie, n’hésitez pas : les Archives de Toulouse recrutent leur prochain/prochaine archiviste-bibliothécaire ! Vous avez jusqu’au 22 octobre pour postuler. On n’attend plus que vous.
Rue du 10 Avril – Visiteurs se dirigeant vers l’Observatoire pour la visite dominicale, 1908. Emile Espy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Num1/103.

Passe, passera ?


septembre 2024

Les Journées européennes du Patrimoine consacrées cette année au « Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions » et au « Patrimoine maritime » arrivent à grands pas ! A cette occasion, les Archives de Toulouse vous ouvrent en grand les portes de l’ancien réservoir d’eau de Périole qui, depuis 1995, est transformé en lieu de conservation.

Les samedi 21 et dimanche 22 septembre prochains, nous vous donnons rendez-vous à l’accueil des Archives : de 9h20 à 11h50, puis de 13h50 à 16h50 (dernier départ), nous aurons le plaisir de vous remettre votre « pass » pour découvrir l’envers du décor et parcourir ce bâtiment d’exception au cours de visites commentées.

Vous pourrez également participer à l’un de nos ateliers : « En(quête) d’images, sur les pas du photographe Marius Bergé », « Mort ou vif : itinéraire d’un tueur – 1700-1709, les chroniques d’une décade sanglante », découvrir le travail de la restauratrice des Archives ou encore assister à la présentation du fonds photographique Jean Dieuzaide.

Pas besoin de passe cependant pour déambuler parmi les panneaux de notre exposition dédiée au parcours et au génie de Pierre-Paul Riquet, concepteur et entrepreneur du Canal Royal de Languedoc ; exposition qui s’inscrit doublement dans la thématique. Le programme de ces journées est bien évidemment détaillé sur notre site que nous ne saurons trop vous conseiller de consulter !