EXPLORER
LES FONDS DOCUMENTAIRES
Se repérer dans les fonds d'archives, savoir comment chercher dans la base de données et trouver les notices documentaires décrivant les documents dont on a besoin.
Portes et coffres fracturés par le voleur, indices matériels laissés par le suspect, effets volés que l'on va saisir chez le recéleur, fausses lettres de change... en toute circonstance, le magistrat appose les scellés.
La justice protège et s'approprie ce qui devient ainsi la pièce à conviction.
Même le corps de l'inconnu trouvé mort au creux d'un chemin ou au coin d'une rue n'y échappe pas : son cadavre est scellé au front à la cire ardente avant d'être ramené à l'hôtel de ville et exposé pour identification.
Le greffe criminel des capitouls regorge ainsi d'objets hétéroclites, d'armes de crime (quelquefois de fortune), de papiers divers, de pièces de vêtements ou simplement de morceaux de tissu.
Quelques-une de ces pièces à conviction sont ensuite glissées dans le sac à procès.
Deux à trois siècles plus tard, ces fragments de vies, de larmes ou de morts s'offrent à nous. Silencieux, ils nous interrogent pourtant et nous émeuvent.
Seulement une charge de pistolet..., neuf pièces extraites de la gorge et de la nuque de l'infortuné Cailhol lors de son autopsie : des fragments de boutons en laiton, une tête de clou, une partie de vis et... une perle de chapelet en verre coloré !
En lettres moulées, le placard anonyme est affiché bien en évidence devant la porte de la victime de son choix. Il est là pour être vu de tous. Décollé à la hâte et versé à la procédure ; or il y a pourtant peu de chance que l'on arrive un jour à identifier son auteur.
La lettre d'amour, précieusement conservée, est alors remise aux magistrats. Elle s'avère une formidable pièce à conviction à charge contre l'amant qui aura délaissé la belle, désormais enceinte et sans aucun secours.
Une charrette mal guidée, un conducteur distrait ou trop pressé, des chevaux emballés, des mules mal embouchées... l'accident guette au coin des rues. On ne compte plus les passants renversés, écrasés, mâchés, pliés, ou traînés sur le pavé. L'issue en est d'ailleurs souvent fatale.