Détail d’un tableau représentant le Pont-Neuf de Toulouse attribué à Pierre-Joseph Wallaert, 18e siècle, Inv 43.5.1, © Musée du Vieux-Toulouse, photographie Marc Comelongue, Direction du Patrimoine de Toulouse Métropole.

En vent par deux.


février 2025

L’apparition du moulin à vent dans nos contrées semble remonter au Moyen Âge. Mais probablement d’abord sous la forme de structures charpentées légères qui tournaient en bloc sur elles-mêmes, plutôt que les grandes tours circulaires maçonnées à toit pivotant que nous pouvons, rarement, apercevoir sur le faîte de nos coteaux. Pourtant, jusqu’au 19e siècle, on en trouvait partout avant que l’activité de minoterie ne se centralise, notamment dans les grands moulins à eau fonctionnant sur la Garonne à Toulouse. Quand on avait repéré un spot exceptionnellement venteux, on pouvait en profiter au mieux en construisant deux moulins côte à côte comme on peut le voir sur l’illustration ci-contre. Ce sont les anciens moulins du village de Pouvourville, au sud de l’agglomération toulousaine, qui dressent leurs silhouettes en arrière-plan de ce tableau du 18e siècle exposé au musée du Vieux-Toulouse. Il n’en subsiste rien de nos jours mais ceux qui voudraient retrouver cette atmosphère donquichottesque pourront se rendre à Lézat-sur-Lèze, dans l’Ariège, où les moulins jumeaux de la Garde dominent encore le paysage. 

Les moulins à vent ne se trouvaient pas obligatoirement en hauteur et étaient quelquefois implantés en fond de vallée. Ils pouvaient même former des couples mixtes. À la limite des communes de Quint-Fonsegrives et de Saint-Orens-de-Gameville, on trouve encore un moulin à eau désaffecté, assis sur la rivière Saune. Or il était jadis accompagné d’un moulin à vent, maintenant disparu, édifié quelques mètres à côté. Ainsi quand le cours d’eau tombait à sec, le meunier pouvait très rapidement changer sa meule d’épaule.