Dès 1205, le cartulaire, rédigé en double exemplaire par le notaire Guilhem Bernard, constitue la première pierre de l'édifice administratif et archivistique toulousain. Réalisé en huit mois, ce corpus authentique des privilèges de la ville répond, comme tous les recueils de ce type, à la double nécessité pour les consuls de la ville de sauvegarder des actes originaux fragiles et de pouvoir disposer d'outils facilitant le travail administratif. Le cartulaire de la Cité est complété par un autre cartulaire, celui du Bourg.

Le « I » capital du premier acte de ce cartulaire, qui en compte soixante et onze pour la période 1120-1204, apparaît comme riche en terme d'iconographie. Il présente trois médaillons superposés, reliés entre eux par des rinceaux de styler roman. Dans le registre supérieur est figuré le comte de Toulouse en majesté, probablement Alfons Jourdain, auteur du premier acte du cartulaire. Il porte une couronne sur la tête, le sceptre dans la main droite et déroulant un rouleau de parchemin dans l'autre. Le personnage au centre, tenant une épée et un cahier, est probablement le viguier du comte, son officier de justice. Enfin, au registre inférieur, un homme barbu à la fonction indéfinie tient un registre ouvert.