Le mot de passe nous connaissons tous. Avec l'informatisation de notre quotidien on l'emploie désormais régulièrement, et certains d'entre nous en ont même plusieurs différents pour des usages divers.
Mais nous allons ici parler du passé, et c'est en 1592, en pleine période de troubles religieux, que nous allons nous rendre, dans la boutique de Jehan Lacroix, maître boulonnier. L'homme a en effet été commissionné par les capitouls afin de fabriquer une grosse pomme de laiton garnie d'une bonne serrure ; il devra aussi confectionner neuf clefs (CC 2552 pièce n° 117). Le tout sera doré, jusqu'à l'intérieur de la « pomme ».
Donc avec un peu d'imagination on imagine que cette « pomme » sera en fait une boule creuse qui pourra s'ouvrir au moyen d'une clef. Reste qu'on demande neuf clefs, pourquoi autant ?
Attendez, si on précise que cette pomme devra servir à porter le mot de passe destiné à la garde de la ville, tout devient clair : il faut bien une clef par poste de garde, plus celles pour les capitouls et le capitaine de la garde.
Voilà, tout est prêt, il suffira de glisser le mot de passe du jour dans la pomme, de la fermer à clef, de confier ladite pomme à un homme du guet ( qui n'aura pas de clef, sécurité oblige). Celui-ci fera le tour des postes de garde où chaque officier de la garde pourra ouvrir la pomme et prendre connaissance du mot de passe.