Le long de cet axe au nom évocateur, se déploie
un bel immeuble de rapport, de style néoclassique, à l’architecture très écrite. Ses grandes arcades de boutique et d’entresol dédiés aux commerces prennent appuis sur des pilastres taillés dans la pierre. Ses étages sont traités de façon dégressive aussi bien dans leur dimension que dans l’application du décor. L’étage noble est souligné par un balcon continu aux balustres en fonte et
les travées sont séparées par des pilastres cannelés ; au 2
e, ces derniers ont disparu au profit de
tondi décoré de feuilles d’acanthe et seule une étroite frise de postes annonce le dernier niveau.
Cet immeuble se distingue également par son décor en terre cuite énigmatique couronnant la porte d’entrée : disposées sur les rampants du fronton, deux jeunes femmes assises sont vêtues à l’antique d’une tunique plissée et arborent chacune un élément distinctif. Ces œuvres, identifiées comme les allégories de l’Hiver et de l’Eté par l’historienne de l’Art Nelly Desseaux, sont signées du sculpteur Joseph Salamon travaillant pour la manufacture de la famille Virebent du milieu des années 1830 jusqu’à sa mort en mars 1850. A droite, l’Eté retient d’une main une corne d’abondance débordant de fruits (pomme, raisin, poire, pomme de pin, figue) alors qu’à gauche, celle qui représente l’Hiver, a sa main posée sur un cylindre percé. Cet élément n’est plus aujourd’hui identifié avec certitude. Pourrait-il s’agir d’un modèle de brasero en terre cuite auprès duquel vient se réchauffer l’Hiver ou s’agit-il d’un autre objet qui donnerait un sens différent à ces figures ? Le mystère reste entier.