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J’aime la galette…

45 tours de André Montals, où figure « O Toulouse », composé par André Saint-Paul et Carolus, Disques Welson, 1959. Papo Paris - Mairie de Toulouse, Archives municipales, Z nc.

J’aime la galette…


avril 2023
Il paraît que les meilleures galettes sont celles avec du beurre dedans. C’est probable, mais pour moi, ce sont celles dans lesquelles il y a surtout du vinyle. Car je suis, depuis mes 16 ans, un chasseur de 33 tours, un chineur d’acétates, un « digger » de 45. Bref, je collectionne les vinyles. Vous pouvez imaginer ma joie en découvrant le thème du 141 e Arcanes.

Il nous emmène d’abord dans le Toulouse des années 1920 à 1960 où s’épanouit une florissante scène jazz, heureusement immortalisée par plusieurs photographes, dont Jean Dieuzaide. Notez, au passage, que le premier disque de rock français fut enregistré en 1956 par un artiste toulousain issu de ladite scène, Jean-Baptiste Reilles, alias Mac Kac.

Son surnom lui a, paraît-il, été donné à l’école de Saint-Cyprien où il était chahuteur en chef. Et de vacarme et tintamarre, il en sera question dans les procédures d'Ancien Régime où, lors d’une cérémonie, des chants religieux prennent progressivement des accents profanes, voire grivois.

Des accents du terroir, on peut en entendre sur les vinyles que nous conservons dans nos fonds. Je pense particulièrement à ce 45 tours où le maire de Toulouse de 1965, Louis Bazerque, chante La Toulousaine de Deffès et Mengaud : « Ô Moun Païs, Ô Toulouso ».

Même si ces paroles, chipées par Nougaro, nous font chaud au cœur, il ne faut pas être chauvin ni oublier les autres communes environnantes qui composent l’actuelle métropole. Au premier rang desquelles, Lespinasse et Saint-Orens, qui viennent de faire leur entrée dans Urbanhist. Vous y trouverez des notices sur de nombreux édifices. Rien encore sur des sites préhistoriques. Mais qui sait ?

Probablement l’abbé Henri Breuil, qui en connaissait un rayon en matière de préhistoire. Et miracle ! Il existe un enregistrement sur acétate où l’éminent savant partage sa science. Honoré par ses pairs, il a même reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière, dont la Society of Antiquaries of London’s Gold Medal.

Et de gold medal à Goldfinger, il n’y a qu’un pas, que nous nous proposons de franchir dans un exercice d’archéologie musicale que n’aurait pas renié le bon abbé. Sous des milliers de strates de vinyles accumulés depuis les années 1980, il y a un filon toulousain qui brille…