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Jeu de boules sur gazon dit boulingrin

Plan gravé. Plan de la promenade publique du Boulingrin (1752), dessin de Pin, gravé par Baour. Mairie de Toulouse, Archives municipales, II679/1.

Jeu de boules sur gazon dit boulingrin


mai 2021

En effet l'appellation boulingrin, qui nous semble très locale, vient en fait de l'expression anglaise bowling-green qui associe – pour ceux qui auraient quelques difficultés avec la langue de Shakespeare –  les termes « jeu de boule » et « gazon ». Elle désigne ainsi un jardin de gazon établi en creux, parfois entouré d'une bordure, destiné à l'origine au jeu de boules. Contrairement à l'Angleterre où la pratique de ce jeu existe encore, en France, le boulingrin est rapidement devenu un simple parterre gazonné, ornement végétal essentiel du jardin à la française.
A Toulouse, le boulingrin – qui constitue sans conteste le plus beau de nos ronds-points – est né au milieu du 18e siècle. Jardin du Grand-Rond : le bassin central et son jet d'eau venu remplacer le boulingrin dès 1828. Photo Jean-François Peiré © Inventaire général Région Occitanie, 1997, 19973101168XA.Réalisé dans le cadre des travaux d'embellissement de la ville, il met en scène des pièces de verdure ordonnancées propices à la promenade et au bon air.
Après de nombreux atermoiements, le projet retenu par les capitouls en 1751 est celui de Louis de Mondran (1699-1792), architecte et urbaniste. Ce projet se développe à l'extérieur des remparts sur l'ancienne esplanade dévolue initialement à la défense de la cité.
Le plan de Mondran s'inspire de la place en étoile créée en 1724 à Paris en haut des Champs-Élysées. Il se compose en effet d'un ovale central engazonné duquel partent six allées rayonnantes, à la fois lieu de promenade et axes de circulation. En parallèle, l'architecte avait imaginé la naissance d'un nouveau quartier avec la construction, de part et d'autre de ces axes urbains, de bâtiments aux façades uniformes comme cela s'est fait quelques années plus tard le long des quais de la Garonne ou autour de la place du Capitole et de l'actuelle place Wilson. Pour des raisons financières, seules les promenades sont réalisées.
Le chantier est supervisé par François Garipuy, directeur des Travaux publics des états du Languedoc. L'ouvrage est ouvert à tous : hommes, femmes et enfants ; ce sont plus de 3 000 personnes qui participent à la réalisation de ces promenades, éloignant d'elles pour un temps la disette si présente à cette époque.