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La Belle Paule et la Belle Poule

La Belle Paule, peinte par Henri Rachou en 1892. Hôtel de ville dit Capitole : salle des illustres, 2016. Photographie couleur numérique, 4912 × 7360 px. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num9/6 (détail).

La Belle Paule et la Belle Poule


septembre 2021

Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...

Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.

Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.

C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…

La goélette ''Belle-Poule'' de la Marine nationale française. 2006. Photographie couleur numérique, 480 × 324 px, de Ludovic Peron, CC BY-SA 2.5 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5>, via Wikimedia Commons.
Il faut dire que la dame faisait tant rêver qu'un corsaire bordelais désireux d'emporter son
image sur les flots, lui dédia son navire quelques dizaines d'années plus tard. Et il fit des émules : le nom de la Belle Paule, devenue la Belle Poule, fut ainsi repris et successivement donné à trois frégates (dont la dernière rapporta de Sainte-Hélène les cendres de Napoléon 1er), et à la goélette que l'on connaît aujourd'hui. Sacrée postérité !
 
Quand au lien que l'on évoquait précédemment, la vie nous offre parfois de drôles de surprises : mes enfants sont en effet nés dans cette maternité, près de cinquante ans après que leur grand-père ait navigué sur la fameuse goélette… Jolie coïncidence.