Le sou. C’est la belle monnaie d’or, le solidus, qui servait d’étalon à la fin de l’Antiquité.
Le pire. C’est ce qu’il en advint plus tard, à l’époque mérovingienne, aux 6e-7e siècles de notre ère.
Tout d’abord, on produit alors préférentiellement, par économie, une fraction de cette monnaie : le tiers de sou ou trémissis. Ensuite, la qualité même de l’or utilisé se dégrade. Et surtout, la gravure est souvent négligée, montrant des figures et des légendes parfois incompréhensibles.
Ces monnaies portaient fréquemment le nom de la ville où elles étaient frappées. Le plus anciennement connu des exemplaires toulousains, légendés Tolosa, est mentionné en 1782 dans une lettre de l’abbé Bertrand au numismate Michelet d’Ennery, acquise récemment par les Archives municipales de Toulouse (1Z485) et déjà présentée dans Arcanes.
Un autre exemplaire se trouvait dans les mains du sculpteur François Lucas, avant de passer dans celles de l’avocat toulousain Fargues, du Tarnais Louis Médalle en 1829, puis de l’archéologue Alexandre Dumège et enfin du marquis de Castellane. On perd sa trace en 1840, mais Dumège nous en a laissé un dessin que nous présentons ici. Il témoigne de la difficulté qu’il a eue à déchiffrer cette monnaie, longtemps restée sans équivalent. Heureusement un trémissis analogue est récemment apparu et a permis de comprendre que ce qui avait été pris pour un personnage surmonté d’une auréole n’était probablement qu’une tête de profil aux cheveux hirsutes.