La photographie ne s'arrête pas à la prise de vues. Outre le choix de la lumière, de l'instant, du cadrage, puis de l'image sur la série de négatifs, il y a également celui des consommables : film, chimie et papier. Le fonds Jean Dieuzaide compte plusieurs milliers de tirages noir et blanc, en très grande majorité des tirages de presse au format 18 x 24 cm, mais aussi quelques dizaines de photographies de collection ou d'exposition, aux formats 30 x 40 cm et 50 x 60 cm. Souvent, le verso de ces images porte la mention du papier utilisé, marquant ainsi l'importance qu'y accordait Jean Dieuzaide. La maîtrise de toute la chaîne d'opérations, afin de montrer exactement ce qu'il souhaitait, était essentielle pour lui.
Jusqu'au début des années 1990, le papier de prédilection de l'atelier Dieuzaide était l'AGFA 111 Record Rapid brillant, papier baryté*, pour ses tons chauds, ses nuances, la profondeur de ses noirs et la tenue de ses blancs dans le temps.
S'il a pu utiliser ce papier jusque-là, c'est qu'il s'est battu pour que la fabrication du baryté soit maintenue. En effet, au milieu des années 1970, Kodak met au point un nouveau papier photographique noir et blanc, le RC (resin coated**). Rapidement, les fabricants pensent arrêter la production du baryté, utilisé jusqu'alors. Scandalisé, Jean Dieuzaide s'oppose à cette mort programmée et rallie à sa cause le monde de la photographie. Il obtient finalement gain de cause : on fabrique encore aujourd'hui du papier baryté.
Jean Dieuzaide n'a cessé d'expérimenter, en prise de vues autant qu'en laboratoire, comme en témoigne son fonds, qui présente plusieurs types de papiers : mat, brillant, glacé ou non, chamois, tons froids ou tons chauds.
Tampon d'identification au dos du tirage, avec mention du papier utilisé et signature. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.
*papier à fibres de bois
** papier plastifié